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Liquidation de John Cockerill, à Liége.
VENTE PUBLIQUE
DE
L'ETABLISSEMENT DE SERAING.
Le trente avril 1840 à 10 heures du matin, il sera procédé, sur les lieux mêmes, et par le ministère de MM. J.-J.-W. BERTRAND et Philippe SERVAIS, notaires à LIÉGE, à la vente publique de L'ETABLISSEMENT DE SERAING, situé au bord de la Meuse, à une lieue et demie de Liége.
Cet Établissement, dont la marche est assurée par des commandes avantageuses et une nombreuse clientelle. sera vendu avec tous ses approvisionnements; il occupe une surface totale de 34 hectares 84 ares, dont 39,034 mètres carrés en propriétés bâties; il possède une force motrice de 784 chevaux en 19 machines à vapeur, des Ateliers et des Travaux d'exploitation qui permettent d'employer 3500 ouvriers.
Il est situé en la commune de Seraing-sur-Meuse, arrondissement et province de Liége, et se compose comme suit:
Première Division.
UN CHARBONNAGE, en pleine exploitation, tenant, du nord, aux charbonnages du Horioz et du Romarin; du levant au charbonnage du Val-Benoît; du midi à ceux des Six-Boniers et de l'Espérance; du couchant, à ce même charbonnage de l'Espérance.
La concession du Charbonnage, dont il s'agit, comprend une étendue de cent quatre-vingt-quinze hectares vingt-cinq ares et quarante centiares.
Elle renferme quarante-cinq couches reconnues, de Charbon première qualité. Elle a été accordée, par arrêté royal du 9 octobre 1828, à la société John COCKERILL et Compagnie, aux droits de laquelle le vendeur se trouve exclusivement placé.
Ce Charbonnage est exploité par trois puits pourvus des machines à vapeur nécessaires, établis, les uns et les autres, avec toute la solidité possible.
Le produit journalier de l'exploitation est d'environ 300,000 kilogr. Ce produit est susceptible d'une augmentation considérable, sans qu'il soit besoin d'une nouvelle immobilisation de capitaux.
Les galeries de roulage intérieur sont garnies de chemins de fer et assez hautes pour que l'on puisse y employer des chevaux.
Deuxième Division.
UNE FABRIQUE DE FER, comprenant:
A. DEUX HAUTS-FOURNEAUX AU COAK, pourvus de leurs machines à vapeur soufflantes, qui donnent un produit de 160,000 kilogr. de fonte par semaine; avec réservoirs à air et appareils à chauffer l'air; 36 fours à coak pour lesdits Hauts-Fourneaux, les couplots et affineries; fours à griller le minerai; bâtiments pour les charges, plan incliné pour les monter jusqu'au sommet des forneaux à l'aide d'une machine à vapeur.
Grands emplacements pour dépôt de minerais, etc.
Chemins de fer d'une longueur développée d'environ 5000 mètres.
Pour alimenter ces deux Hauts-Fourneaux en mine de fer, la Fabrique possède:
La moitié d'une Concession de 545 boniers métriques, sise à Bonnines, province de Namur, au bord de la Meuse;
La moitié d'une Concession de 234 boniers, sise à Champion, également province de Namur et au bord de la Meuse;
Sept soixante-quatrièmes dans la concession de Hucorgne, près de Huy, laquelle est d'une étendue de 63 boniers;
Moitié du droit exclusif d'exploiter le minerai de fer dans les terrains de plusieurs grands propriétaires; le tout donnant une grande variété, de mines de très-bonne qualité.
La propriété, pour moitié, de divers dépôts et lavoirs de mines.
Les Exploitations et Lavoirs, établis sur les terrains désignés ci-dessus, sont pourvus du matériel nécessaire.
B. DEUX FONDERIES d'une étendue d'environ 1500 mètres carrés; avec huit couplots pour deuxième fusion; trois grandes cuves en tôle, à l'usage des mouleurs en terre; un grand nombre de chassis pour le moulage en sable, et neuf grues de très-fortes dimensions.
Deux Ateliers pour le moulage en terre et un pour la confection des noyaux, auxquels sont annexées des étuves.
C. UNE USINE pour la fabrication du FER MALLÉABLE, comprenant: deux feux d'affinerie; quatorze fours à pudler; deux marteaux; dix fours à chauffer; cinq laminoirs, cinq cisailles; et une scie à couper les bouts des rails.
La production de cette Usine, convenablement activée, s'élève par semaine à 140,000 kilogrammes de fer, tant en rails, qu'en barres, tôles de toutes dimensions, verges, etc., etc.
Elle est pourvue de Magasins et de tous les Ateliers nécessaires à l'entretien des machines et ustensiles.
Les Bâtiments de cette Usine sont pavés, presqu'en totalité, de plaques en fonte, dont on peut évaluer le poids total à près d'un million de kilogrammes.
Les charpentes des toitures exposées au feu sont en fer de fonte.
Un BASSIN d'une superficie d'environ 3500 mètres carrés, situé au centre de l'Établissement et mis en communication avec la Meuse par un Canal de navigation en maçonnerie, traversé par plusieurs Ponts, sert aux expéditions, comme aux arrivages, auxquels sont d'ailleurs affectés 10 chevaux et 68 voitures et waggons.
Troisième Division.
Un Établissement, servant à la CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR fixes et locomotives, pour houillères, fabriques, chemins de fer et navires, autres machines, transmissions de mouvement et appareils divers.
Les Bâtiments, dont la plupart ont fait partie de l'ancienne demeure des Princes de Liége, sont de la plus belle comme de la plus solide construction.
Outre de vastes MAGASINS, cet Établissement renferme des ATELIERS de forgerons, tourneurs, ajusteurs, menuisiers, etc. UN GRAND ATELIER POUR CHAUDIÈRES, UNE FONDERIE de trois couplots avec châssis et autres accessoires pour le fer.
DEUX FONDERIES, munies d'un grand four à réverbère, de 14 FOURNEAUX à creusets, aussi avec châssis et tous accessoires, pour le cuivre.
Un APPAREIL à éclairer par le Gaz.
Plusiers APPAREILS pour chauffer les ateliers par la vapeur.
Un grand nombre de ces Bâtiments sont pavés de plaques en fonte, dont le poids approximatif est de 800,000 kilogrammes.
Outre les nombreux Modèles, Plans, Dessins et Tracés, nécessaires pour la fabrication de tous les objets qu'il confectionne, cet Établissement posséde 108 Forges complètes, 119 Alésoirs et Tours, un Martinet à ébaucher avec six Fours à réverbère, 14 Machines à planer, 37 Grues et Cabestans, 26 Voitures et Chariots divers avec 9 chevaux d'attelage.
UN EMBARCADÈRE en pierres de taille situé en face de l'Établissement facilite les expéditions par la Meuse.
Quatrième Division.
Une superbe HABITATION, renfermant de grands salons et autres pièces; avec remises et grandes écuries, jardin,
verger et glacière. Cette Habitation formait anciennement la résidence de campagne des Princes de Liége.
La majeure partie des terrains occupés par ces quatre divisions, représentant une étendue de 30 hectares 50 ares, est délimitée comme suit: Au levant par une ligne qui, partant de l'allée qui longe la Meuse, à une distance d'environ 255 mètres de l'angle des murs du jardin tenant à l'Ètablissement, joint la route de Liége à Givet à une distance d'environ 240 mètres de l'axe du viaduc établi sur ladite route. – Au nord, par le chemin qui longe la Meuse. – Au couchant par l'avenue de l'Église, l'Église elle-même, la rue qui longe le presbytère, les enfants Firquet, Dubois, Bertrand, la rue de la Messe, la veuve Brialmont, et la même rue de la Messe jusqu'à la route de Givet. – Au midi par cette dernière route.
L'excédant desdits terrains consiste en:
1° Environ 2 hectares 05 ares, destinés à l'établissement d'un nouveau puits de houillère, et tenant du levant à M. Stas de Volder; du midi à un chemin vicinal; du couchant à M. et Mlle Vandensteen; du nord à la grande route de Givet.
2° Un hectare 84 ares, tenant du nord à M. Xhafflaire. au chemin des Béguines et à la grand'route; du levant audit M. Xhafflaire et à la veuve Lambermont; du midi à l'un des siéges d'extraction du charbonnage et à MM. de Collard-Trouillet; du couchant à ces derniers.
3° Et finalement un terrain d'une superficie d'environ 45 ares, situé à l'embouchure du Canal.
Les Titres de Propriété, États et Inventaires seront déposés en l'Étude dudit notaire SERVAIS.
LE CAHIER DES CHARGES SE TROUVE:
ANVERS, Banque de l'Industrie.
A LIÉGE, chez MM. Bertrand et Philippe Servais, notaires.
A BRUXELLES, chez MM. Van Bevere et Vanderlinden, notaires et chez M. Chs. Mailliet, Boulevard du Régent, 29.
A VERVIERS, chez Mr. Detrooz, notaire.
A AIX-LA-CHAPELLE, chez Mr. Busch, notaire.
A COLOGNE, chez M. Abraham Schaaffhausen.
A FRANCFORT SUR MEIN, chez M. H.-D. Dresler, de M. Osterreith.
A LEIPZIG, chez MM. Becker et Comp.
A HAMBURG, chez Hundecker et Heuberer.
A ALTONA, chez MM. Lawaetz et Koch.
A LUBECK, chez MM. Behrens et Souchay.
A BERLIN, chez MM. Frères Schickler et chez Mr. Chs. Drabitius.
A PRAGUE, chez MM. Krug et Bernreuter.
A VIENNE, chez MM. Arnstein et Eskeles, et M. de Wertheimstein.
A AUGSBOURG, au bureau de la Gazette d'Augsbourg (Allgemeine Zeitung.)
A MILAN, chez MM. Frères J.-C. et L. Preyssl.
A GÊNES, chez MM. Fiers et Comp.
A ROME, chez MM. M. Hoz et Comp.
A NAPLES, chez MM. Loeffler et Klentze.
A MADRID, chez MM. V. de Garreta et fils, et chez M. F. X. Albert.
A MADRID, chez M. Don Martin de los Heros, Sénateur.
A BARCELONE, chez Don Carlos Torrens y Miralda.
A PARIS, chez MM. Hoevenaar et Coste, 43, rue Laffitte, et chez Mr Guyon, notaire, successeur de Mr Cotelle, rue Saint-Denis.
A MARSEILLE, chez MM. Wieling et Comp.
AU HAVRE, chez M. Frédéric Foerster.
A BORDEAUX, chez M. de Sulzer-Wart fils.
A ROTTERDAM, chez MM. E. Suermondt fils et Comp.
A LA HAYE, chez M. Grégoire, avocat.
A AMSTERDAM, chez MM. Westendorp et Comp., et chez MM. L. Hoyack et Comp.
A STOCKHOLM, chez M. Auguste Bergman.
A VARSOVIE, à la Banque de Pologne, et
chez MM. Ring et Herbst.
A SAINT-PÉTERSBOURG, chez M. J.-C. Plitt.
A MOSCOU, chez M. Théodore Vogts.
A RIGA, chez MM. G. W. Schröder et Comp.
A LONDRES, chez MM. Kraeutler et Miéville.