Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838.germanique: le francois n'est pas la langue J'extrairai de la correspondance entre J'ai connu Pierre Schlemihl en 1804 a J'habitais en 1813 a la campagne pres germanique: le françois n’est pas la langue J’extrairai de la correspondance entre J’ai connu Pierre Schlémihl en 1804 à J’habitais en 1813 à la campagne près <TEI> <text> <body> <div n="1"> <p><pb facs="#f0012" n="VI"/> germanique: le françois n’est pas la langue<lb/> que j’ai coutume d’écrire.</p><lb/> <p>J’extrairai de la correspondance entre<lb/> J. E. Hitzig, Fouqué et moi, imprimée en<lb/> tête des éditions allemandes, quelques noti-<lb/> ces sur l’auteur et le manuscript dont il<lb/> m’avait rendu dépositaire.</p><lb/> <p>J’ai connu Pierre Schlémihl en 1804 à<lb/> Berlin, c’était un grand jeune homme gauche,<lb/> sans être maladroit, inerte, sans être pa-<lb/> resseux, le plus souvent renfermé en lui-<lb/> même sans paraître s’inquiéter de ce qui<lb/> se passait autour de lui, inoffensif mais<lb/> sans égard pour les convenances et toujours<lb/> vêtu d’une vieille Kurtke noire rapée qui<lb/> avait fait dire de lui, qu’il devrait s’estimer<lb/> heureux si son ame partageait à demi l’im-<lb/> mortalité de sa casaque. Il était habituelle-<lb/> ment en but aux sarcasmes de nos amis;<lb/> cependant je l’avais pris en affection, moi:<lb/> plusieurs traits de resemblance avaient établi<lb/> un atrait mutuel entre nous.</p><lb/> <p>J’habitais en 1813 à la campagne près<lb/></p> </div> </body> </text> </TEI> [VI/0012]
germanique: le françois n’est pas la langue
que j’ai coutume d’écrire.
J’extrairai de la correspondance entre
J. E. Hitzig, Fouqué et moi, imprimée en
tête des éditions allemandes, quelques noti-
ces sur l’auteur et le manuscript dont il
m’avait rendu dépositaire.
J’ai connu Pierre Schlémihl en 1804 à
Berlin, c’était un grand jeune homme gauche,
sans être maladroit, inerte, sans être pa-
resseux, le plus souvent renfermé en lui-
même sans paraître s’inquiéter de ce qui
se passait autour de lui, inoffensif mais
sans égard pour les convenances et toujours
vêtu d’une vieille Kurtke noire rapée qui
avait fait dire de lui, qu’il devrait s’estimer
heureux si son ame partageait à demi l’im-
mortalité de sa casaque. Il était habituelle-
ment en but aux sarcasmes de nos amis;
cependant je l’avais pris en affection, moi:
plusieurs traits de resemblance avaient établi
un atrait mutuel entre nous.
J’habitais en 1813 à la campagne près
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