Je songeois cette nuit, que, de mal consume, Cote a cote d'un pauvre on m'avoit inhume, Et que n'en pouvant pas soufrir le voisinage, En mort de qualite je lui tins ce langage: Retire-toi, Coquin, va pourir loin d'icy; Il ne t' appartient pas, de m'approcher ainsi. Coquin, ce me dit-il, d'une arrogance extreme, Va chercher tes coquins allieurs, Coquin toi- meme; Ici tous sont egaux, je ne te dois plus rien: Je suis sur mon fumier, comme toi sur le tien.
Le doute. Par un Anonyme.
Un DIEU, le ciel, l' enfer, sont peut-etre des fables; Ce doute calme-t-il des esprits raisonnables? Examine, ou trop tard dissipant ton erreur L'affreuse verite te remplira d' horreur.
Le Songe. Par Mſr. Patru.
Je ſongeois cette nuit, que, de mal conſumé, Còte à còte d’un pauvre on m’avoit inhumé, Et que n’en pouvant pas ſoufrir le voiſinage, En mort de qualité je lui tins ce langage: Retire-toi, Coquin, va pourir loin d’icy; Il ne t’ appartient pas, de m’approcher ainſi. Coquin, ce me dit-il, d’une arrogance extrême, Va chercher tes coquins allieurs, Coquin toi- même; Ici tous ſont égaux, je ne te dois plus rien: Je ſuis ſur mon fumier, comme toi ſur le tien.
Le doute. Par un Anonyme.
Un DIEU, le ciel, l’ enfer, ſont peut-être des fables; Ce doute calme-t-il des eſprits raiſonnables? Examine, ou trop tard disſipant ton erreur L’affreuſe verité te remplira d’ horreur.
<TEI><text><back><divn="1"><pbfacs="#f0592"n="556"/><divn="2"><head><hirendition="#aq">Le Songe.<lb/><hirendition="#i">Par Mſr. Patru.</hi></hi></head><lb/><lgtype="poem"><l><hirendition="#aq"><hirendition="#in">J</hi>e ſongeois cette nuit, que, de mal conſumé,</hi></l><lb/><l><hirendition="#in">Còte à còte d’un pauvre on m’avoit inhumé,</hi></l><lb/><l><hirendition="#in">Et que n’en pouvant pas ſoufrir le voiſinage,</hi></l><lb/><l><hirendition="#in">En mort de qualité je lui tins ce langage:</hi></l><lb/><l><hirendition="#in">Retire-toi, Coquin, va pourir loin d’icy;</hi></l><lb/><l><hirendition="#in">Il ne t’ appartient pas, de m’approcher ainſi.</hi></l><lb/><l><hirendition="#in">Coquin, ce me dit-il, d’une arrogance extrême,</hi></l><lb/><l><hirendition="#in">Va chercher tes coquins allieurs, Coquin toi-</hi></l><lb/><l><hirendition="#in"><hirendition="#et">même;</hi></hi></l><lb/><l><hirendition="#et">Ici tous ſont égaux, je ne te dois plus rien:</hi></l><lb/><l><hirendition="#et">Je ſuis ſur mon fumier, comme toi ſur le tien.</hi></l></lg></div><lb/><milestonerendition="#hr"unit="section"/><lb/><divn="2"><head><hirendition="#aq">Le doute.<lb/><hirendition="#i">Par un Anonyme.</hi></hi></head><lb/><lgtype="poem"><l><hirendition="#aq"><hirendition="#in">U</hi>n DIEU, le ciel, l’ enfer, ſont peut-être</hi></l><lb/><l><hirendition="#in"><hirendition="#et">des fables;</hi></hi></l><lb/><l><hirendition="#et">Ce doute calme-t-il des eſprits raiſonnables?</hi></l><lb/><l><hirendition="#et">Examine, ou trop tard disſipant ton erreur</hi></l><lb/><l><hirendition="#et">L’affreuſe verité te remplira d’ horreur.</hi></l></lg></div><lb/><milestonerendition="#hr"unit="section"/><lb/></div></back></text></TEI>
[556/0592]
Le Songe.
Par Mſr. Patru.
Je ſongeois cette nuit, que, de mal conſumé,
Còte à còte d’un pauvre on m’avoit inhumé,
Et que n’en pouvant pas ſoufrir le voiſinage,
En mort de qualité je lui tins ce langage:
Retire-toi, Coquin, va pourir loin d’icy;
Il ne t’ appartient pas, de m’approcher ainſi.
Coquin, ce me dit-il, d’une arrogance extrême,
Va chercher tes coquins allieurs, Coquin toi-
même;
Ici tous ſont égaux, je ne te dois plus rien:
Je ſuis ſur mon fumier, comme toi ſur le tien.
Le doute.
Par un Anonyme.
Un DIEU, le ciel, l’ enfer, ſont peut-être
des fables;
Ce doute calme-t-il des eſprits raiſonnables?
Examine, ou trop tard disſipant ton erreur
L’affreuſe verité te remplira d’ horreur.
Informationen zur CAB-Ansicht
Diese Ansicht bietet Ihnen die Darstellung des Textes in normalisierter Orthographie.
Diese Textvariante wird vollautomatisch erstellt und kann aufgrund dessen auch Fehler enthalten.
Alle veränderten Wortformen sind grau hinterlegt. Als fremdsprachliches Material erkannte
Textteile sind ausgegraut dargestellt.
Brockes, Barthold Heinrich: Jrdisches Vergnügen in Gott. Bd. 2. Hamburg, 1727, S. 556. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen02_1727/592>, abgerufen am 22.11.2024.
Alle Inhalte dieser Seite unterstehen, soweit nicht anders gekennzeichnet, einer
Creative-Commons-Lizenz.
Die Rechte an den angezeigten Bilddigitalisaten, soweit nicht anders gekennzeichnet, liegen bei den besitzenden Bibliotheken.
Weitere Informationen finden Sie in den DTA-Nutzungsbedingungen.
Insbesondere im Hinblick auf die §§ 86a StGB und 130 StGB wird festgestellt, dass die auf
diesen Seiten abgebildeten Inhalte weder in irgendeiner Form propagandistischen Zwecken
dienen, oder Werbung für verbotene Organisationen oder Vereinigungen darstellen, oder
nationalsozialistische Verbrechen leugnen oder verharmlosen, noch zum Zwecke der
Herabwürdigung der Menschenwürde gezeigt werden.
Die auf diesen Seiten abgebildeten Inhalte (in Wort und Bild) dienen im Sinne des
§ 86 StGB Abs. 3 ausschließlich historischen, sozial- oder kulturwissenschaftlichen
Forschungszwecken. Ihre Veröffentlichung erfolgt in der Absicht, Wissen zur Anregung
der intellektuellen Selbstständigkeit und Verantwortungsbereitschaft des Staatsbürgers zu
vermitteln und damit der Förderung seiner Mündigkeit zu dienen.
Zitierempfehlung: Deutsches Textarchiv. Grundlage für ein Referenzkorpus der neuhochdeutschen Sprache. Herausgegeben von der Berlin-Brandenburgischen Akademie der Wissenschaften, Berlin 2024. URL: https://www.deutschestextarchiv.de/.