Que DIEU lui meme au sein, de son Eternite Est l' Eternelle Verite.
Tout procede, tout vient de ce divin Principe. Notre Essence est l'Esprit, Esprit qui participe Aux privileges immortels. Aussi ce n'est pas lui, que je puis mettre en doute, Ni les Dons intellectuels; Plautot l'Erreur, que je redoute, Touche les sujets corporels. Je pense, il ne se peut, que mon Ame s'ignore. Mais sachant, que je suis, je puis douter encore. Si les Etres divers sont tels, que je les sens; Si le brillant eclat, dont le jour se colore Si tant d'Objets sans cesse renaissans, Avec realite viennent fraper mes sens.
L'Ame par eux pourroit etre decaue. Et nos Songes souvent ont dau nous avertir, Que rien ne presentoit a l'Esprit, a la Vaue Tant d'Objets, qu'au dehors nous avons crau sentir.
Ou[i]
De DIEU.
Que DIEU lui même au ſein, de ſon Eternité Eſt l’ Eternelle Verité.
Tout procede, tout vient de ce divin Principe. Notre Eſſence eſt l’Eſprit, Eſprit qui participe Aux privileges immortels. Ausſi ce n’eſt pas lui, que je puis mettre en doute, Ni les Dons intellectuels; Plûtot l’Erreur, que je redoute, Touche les ſujets corporels. Je penſe, il ne ſe peut, que mon Ame s’ignore. Mais ſachant, que je ſuis, je puis douter encore. Si les Etres divers ſont tels, que je les ſens; Si le brillant éclat, dont le jour ſe colore Si tant d’Objets ſans ceſſe renaiſſans, Avec réalité viennent fraper mes ſens.
L’Ame par eux pourroit êtrê deçûe. Et nos Songes ſouvent ont dû nous avertir, Que rien ne preſentoit à l’Eſprit, à la Vûe Tant d’Objets, qu’au dehors nous avons crû ſentir.
Ou[i]
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[56/0086]
De DIEU.
Que DIEU lui même au ſein, de ſon Eternité
Eſt l’ Eternelle Verité.
Tout procede, tout vient de ce divin Principe.
Notre Eſſence eſt l’Eſprit, Eſprit qui participe
Aux privileges immortels.
Ausſi ce n’eſt pas lui, que je puis mettre en doute,
Ni les Dons intellectuels;
Plûtot l’Erreur, que je redoute,
Touche les ſujets corporels.
Je penſe, il ne ſe peut, que mon Ame s’ignore.
Mais ſachant, que je ſuis, je puis douter encore.
Si les Etres divers ſont tels, que je les ſens;
Si le brillant éclat, dont le jour ſe colore
Si tant d’Objets ſans ceſſe renaiſſans,
Avec réalité viennent fraper mes ſens.
L’Ame par eux pourroit êtrê deçûe.
Et nos Songes ſouvent ont dû nous avertir,
Que rien ne preſentoit à l’Eſprit, à la Vûe
Tant d’Objets, qu’au dehors nous avons crû ſentir.
Oui
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Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 56. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/86>, abgerufen am 04.12.2024.
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