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Günther, Karl Gottlob: Europäisches Völkerrecht in Friedenszeiten nach Vernunft, Verträgen und Herkommen, mit Anwendung auf die teutschen Reichsstände. Bd. 1. Altenburg, 1787.

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Von der Macht der Nazionen
l' Angleterre et ne troubla son commerce en rien du
monde, tandis que les Anglois, bien loin de suivre
cet exemple de moderation, ne respecterent ni l' inde-
pendance de notre Pavillon, ni la liberte de la naviga-
tion, ni le droit des gens et de neutralite. Ils forme-
rent a leur gre, comme s' ils etoient Souverains des
Mers, un nouveau Code de Marine et visiterent tous
les Batimens Etrangers, meme ceux des Hollandois
et se crurent en droit de confisquer touts les effets
qu' ils pretendoient sous des pretextes suposes appar-
tenir aux Espagnols. -- Ils ont ajoute depuis une
infinite d' insultes de toute espece, par lesquelles on
peut juger ce qu' on auroit a craindre d' eux, s' ils par-
venoient enfin au succes du projet, qu'ils ont tant de
fois annonce a l' Europe, de se rendre les maitres de
la Mer et du commerce.

Auch heißt es 1758 in einer öffentlichen Schrift des
französischen Gesandten am russischen Hofe: Toutes les
nations commercantes devroient bien enfin ouvrir les
yeux sur leur interet le plus essentiel, et reunir leurs
forces avec les notres, pour prevenir le Despotisme
absolu que l' Angleterre va exercer sur toutes les Mers,
si l' on ne met pas incessement un frein a son ambition
et a sa cupidite.
Le mot de raliement de presque toutes les puissan-
ces de l' Europe contre la France, a ete pendant un
Siecle l' Equilibre de pouvoir a maintenir sur le Con-
tinent; mais tandis que les Anglois presentoient ce
fantome pour faire illusion a la credulite publique,
ils travailloient sans relache [et ils n' ont malheureuse-
ment que trop reussi] a detruire absolument l' Equili-
bre de puissance sur Mer, sans lequel cependant il n'
est pas possible que celui sur terre subsiste: C' est a
quoi les autres Peuples doivent faire la plus serieuse
attention, puisqu' il ne s' agit de rien moins que de

Von der Macht der Nazionen
l’ Angleterre et ne troubla ſon commerce en rien du
monde, tandis que les Anglois, bien loin de ſuivre
cet exemple de modération, ne reſpectèrent ni l’ inde-
pendance de notre Pavillon, ni la liberté de la naviga-
tion, ni le droit des gens et de neutralité. Ils forme-
rent à leur gré, comme s’ ils étoient Souverains des
Mers, un nouveau Code de Marine et viſiterent tous
les Bâtimens Etrangers, même ceux des Hollandois
et ſe crurent en droit de confisquer touts les effets
qu’ ils pretendoient ſous des prétextes ſupoſés appar-
tenir aux Eſpagnols. — Ils ont ajouté depuis une
infinité d’ inſultes de toute eſpèce, par lesquelles on
peut juger ce qu’ on auroit à craindre d’ eux, ſ’ ils par-
venoient enfin au ſuccès du projet, qu’ils ont tant de
fois annoncé à l’ Europe, de ſe rendre les maitres de
la Mer et du commerce.

Auch heißt es 1758 in einer oͤffentlichen Schrift des
franzoͤſiſchen Geſandten am ruſſiſchen Hofe: Toutes les
nations commerçantes devroient bien enfin ouvrir les
yeux ſur leur intérêt le plus eſſentiel, et réunir leurs
forces avec les nôtres, pour prevenir le Deſpotiſme
abſolu que l’ Angleterre va exercer ſur toutes les Mers,
ſi l’ on ne met pas inceſſement un frein à ſon ambition
et à ſa cupidité.
Le mot de raliement de preſque toutes les puiſſan-
ces de l’ Europe contre la France, a été pendant un
Siècle l’ Equilibre de pouvoir à maintenir ſur le Con-
tinent; mais tandis que les Anglois preſentoient ce
fantôme pour faire illuſion à la credulité publique,
ils travailloient ſans relâche [et ils n’ ont malheureuſe-
ment que trop reuſſi] à detruire abſolument l’ Equili-
bre de puiſſance ſur Mer, ſans lequel cependant il n’
eſt pas poſſible que celui ſur terre ſubſiſte: C’ eſt à
quoi les autres Peuples doivent faire la plus ſerieuſe
attention, puisqu’ il ne ſ’ agit de rien moins que de

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[388/0414] Von der Macht der Nazionen a] l’ Angleterre et ne troubla ſon commerce en rien du monde, tandis que les Anglois, bien loin de ſuivre cet exemple de modération, ne reſpectèrent ni l’ inde- pendance de notre Pavillon, ni la liberté de la naviga- tion, ni le droit des gens et de neutralité. Ils forme- rent à leur gré, comme s’ ils étoient Souverains des Mers, un nouveau Code de Marine et viſiterent tous les Bâtimens Etrangers, même ceux des Hollandois et ſe crurent en droit de confisquer touts les effets qu’ ils pretendoient ſous des prétextes ſupoſés appar- tenir aux Eſpagnols. — Ils ont ajouté depuis une infinité d’ inſultes de toute eſpèce, par lesquelles on peut juger ce qu’ on auroit à craindre d’ eux, ſ’ ils par- venoient enfin au ſuccès du projet, qu’ils ont tant de fois annoncé à l’ Europe, de ſe rendre les maitres de la Mer et du commerce. Auch heißt es 1758 in einer oͤffentlichen Schrift des franzoͤſiſchen Geſandten am ruſſiſchen Hofe: Toutes les nations commerçantes devroient bien enfin ouvrir les yeux ſur leur intérêt le plus eſſentiel, et réunir leurs forces avec les nôtres, pour prevenir le Deſpotiſme abſolu que l’ Angleterre va exercer ſur toutes les Mers, ſi l’ on ne met pas inceſſement un frein à ſon ambition et à ſa cupidité. Le mot de raliement de preſque toutes les puiſſan- ces de l’ Europe contre la France, a été pendant un Siècle l’ Equilibre de pouvoir à maintenir ſur le Con- tinent; mais tandis que les Anglois preſentoient ce fantôme pour faire illuſion à la credulité publique, ils travailloient ſans relâche [et ils n’ ont malheureuſe- ment que trop reuſſi] à detruire abſolument l’ Equili- bre de puiſſance ſur Mer, ſans lequel cependant il n’ eſt pas poſſible que celui ſur terre ſubſiſte: C’ eſt à quoi les autres Peuples doivent faire la plus ſerieuſe attention, puisqu’ il ne ſ’ agit de rien moins que de l’ en-

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Zitationshilfe: Günther, Karl Gottlob: Europäisches Völkerrecht in Friedenszeiten nach Vernunft, Verträgen und Herkommen, mit Anwendung auf die teutschen Reichsstände. Bd. 1. Altenburg, 1787, S. 388. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/guenther_voelkerrecht01_1787/414>, abgerufen am 21.11.2024.