Seroit-il juste, seroit-il de l'equite, d'accabler nos pauvres confreres par un rehaussement de capitation, pendant qu'ils nous demandent des egards et de la compassion. Vous me demanderez peut-etre, de quoi je veux donc faire subsister l'armee, surtout une armee nombreuse, proportionnee a l'eten- due de notre Royaume, bien reglee, bien exercee et payee, de la facon, qu'elle ne soit a charge a qui que ce soit. Vous etes curieux de savoir, d'ou je veux prendre les fraix pour les armes, l'artillerie, l'amunition et autres appareils de guerre.
Je vous repondrai, Monsieur, que le veritable amour de la patrie, un zele sincere pour le bien public et une serieuse reflexion sur notre propre surete et conservation, sont pour moi les fonds les plus surs. C'est dans ces sources intaris- sables que je m'en vais puiser des tresors pour tous les be- soins de la Republique. Tout ce que je souhaite, est, qu'il plaise a Dieu, de diriger si efficacement nos coeurs, que tous les interets particuliers, qui nous seduisent si honteusement et qui nous font un tort inexprimable disparoissent et fassent place a l'utilite publique.
Avant que de proposer le principal expedient, pour l'en- tretien de l'armee, je m'en vais alleguer quelques uns de moindre importance. Je commencerai par le tresor de la cou- ronne. Le Roi ayant confie l'administration du dit tresor a un de nos confreres bien intentionnes pour le bien public, celui-ci s'en est acquitte avec tant de zele, moderation et desinteressement, qu'a son propre aveu, il a double les re- venus de la Republique.
Que cela nous serve d'avis et nous fasse remarquer, ce qu'une conduite desinteressee, jointe a une bonne econo- mie, peut effectuer et que ceux qui auront desormais l'ad- ministration du dit Tresor en prennent un bon exemple. Voulons nous encore augmenter les revenus du Tresor, eta- blissons une Douane generale, non seulement du ble et de tout ce que notre pais produit, mais aussi d'autres marchan- dises.
Seroit-il juste, seroit-il de l’equité, d’accabler nos pauvres confreres par un rehaussement de capitation, pendant qu’ils nous demandent des egards et de la compassion. Vous me demanderez peut-etre, de quoi je veux donc faire subsister l’armée, surtout une armée nombreuse, proportionnée à l’eten- due de notre Royaume, bien reglée, bien exercée et payée, de la façon, qu’elle ne soit à charge à qui que ce soit. Vous etes curieux de savoir, d’où je veux prendre les fraix pour les armes, l’artillerie, l’amunition et autres appareils de guerre.
Je vous repondrai, Monsieur, que le veritable amour de la patrie, un zele sincere pour le bien public et une serieuse reflexion sur notre propre sureté et conservation, sont pour moi les fonds les plus surs. C’est dans ces sources intaris- sables que je m’en vais puiser des tresors pour tous les be- soins de la Republique. Tout ce que je souhaite, est, qu’il plaise à Dieu, de diriger si efficacement nos coeurs, que tous les interêts particuliers, qui nous seduisent si honteusement et qui nous font un tort inexprimable disparoissent et fassent place à l’utilité publique.
Avant que de proposer le principal expedient, pour l’en- tretien de l’armée, je m’en vais alleguer quelques uns de moindre importance. Je commencerai par le tresor de la cou- ronne. Le Roi ayant confié l’administration du dit tresor à un de nos confreres bien intentionnés pour le bien public, celui-ci s’en est acquitté avec tant de zele, moderation et désinteressement, qu’à son propre aveu, il a doublé les re- venus de la Republique.
Que cela nous serve d’avis et nous fasse remarquer, ce qu’une conduite désinteressée, jointe à une bonne econo- mie, peut effectuer et que ceux qui auront desormais l’ad- ministration du dit Tresor en prennent un bon exemple. Voulons nous encore augmenter les revenus du Tresor, eta- blissons une Douane generale, non seulement du blé et de tout ce que notre païs produit, mais aussi d’autres marchan- dises.
<TEI><text><body><divn="1"><divn="2"><pbfacs="#f0224"n="210"/><p><hirendition="#aq">Seroit-il juste, seroit-il de l’equité, d’accabler nos pauvres<lb/>
confreres par un rehaussement de capitation, pendant qu’ils<lb/>
nous demandent des egards et de la compassion. Vous me<lb/>
demanderez peut-etre, de quoi je veux donc faire subsister<lb/>
l’armée, surtout une armée nombreuse, proportionnée à l’eten-<lb/>
due de notre Royaume, bien reglée, bien exercée et payée,<lb/>
de la façon, qu’elle ne soit à charge à qui que ce soit. Vous<lb/>
etes curieux de savoir, d’où je veux prendre les fraix pour<lb/>
les armes, l’artillerie, l’amunition et autres appareils de<lb/>
guerre.</hi></p><lb/><p><hirendition="#aq">Je vous repondrai, Monsieur, que le veritable amour de<lb/>
la patrie, un zele sincere pour le bien public et une serieuse<lb/>
reflexion sur notre propre sureté et conservation, sont pour<lb/>
moi les fonds les plus surs. C’est dans ces sources intaris-<lb/>
sables que je m’en vais puiser des tresors pour tous les be-<lb/>
soins de la Republique. Tout ce que je souhaite, est, qu’il<lb/>
plaise à Dieu, de diriger si efficacement nos coeurs, que tous<lb/>
les interêts particuliers, qui nous seduisent si honteusement<lb/>
et qui nous font un tort inexprimable disparoissent et fassent<lb/>
place à l’utilité publique.</hi></p><lb/><p><hirendition="#aq">Avant que de proposer le principal expedient, pour l’en-<lb/>
tretien de l’armée, je m’en vais alleguer quelques uns de<lb/>
moindre importance. Je commencerai par le tresor de la cou-<lb/>
ronne. Le Roi ayant confié l’administration du dit tresor à<lb/>
un de nos confreres bien intentionnés pour le bien public,<lb/>
celui-ci s’en est acquitté avec tant de zele, moderation et<lb/>
désinteressement, qu’à son propre aveu, il a doublé les re-<lb/>
venus de la Republique.</hi></p><lb/><p><hirendition="#aq">Que cela nous serve d’avis et nous fasse remarquer, ce<lb/>
qu’une conduite désinteressée, jointe à une bonne econo-<lb/>
mie, peut effectuer et que ceux qui auront desormais l’ad-<lb/>
ministration du dit Tresor en prennent un bon exemple.<lb/>
Voulons nous encore augmenter les revenus du Tresor, eta-<lb/>
blissons une Douane generale, non seulement du blé et de<lb/>
tout ce que notre païs produit, mais aussi d’autres marchan-<lb/>
dises.</hi></p><lb/></div></div></body></text></TEI>
[210/0224]
Seroit-il juste, seroit-il de l’equité, d’accabler nos pauvres
confreres par un rehaussement de capitation, pendant qu’ils
nous demandent des egards et de la compassion. Vous me
demanderez peut-etre, de quoi je veux donc faire subsister
l’armée, surtout une armée nombreuse, proportionnée à l’eten-
due de notre Royaume, bien reglée, bien exercée et payée,
de la façon, qu’elle ne soit à charge à qui que ce soit. Vous
etes curieux de savoir, d’où je veux prendre les fraix pour
les armes, l’artillerie, l’amunition et autres appareils de
guerre.
Je vous repondrai, Monsieur, que le veritable amour de
la patrie, un zele sincere pour le bien public et une serieuse
reflexion sur notre propre sureté et conservation, sont pour
moi les fonds les plus surs. C’est dans ces sources intaris-
sables que je m’en vais puiser des tresors pour tous les be-
soins de la Republique. Tout ce que je souhaite, est, qu’il
plaise à Dieu, de diriger si efficacement nos coeurs, que tous
les interêts particuliers, qui nous seduisent si honteusement
et qui nous font un tort inexprimable disparoissent et fassent
place à l’utilité publique.
Avant que de proposer le principal expedient, pour l’en-
tretien de l’armée, je m’en vais alleguer quelques uns de
moindre importance. Je commencerai par le tresor de la cou-
ronne. Le Roi ayant confié l’administration du dit tresor à
un de nos confreres bien intentionnés pour le bien public,
celui-ci s’en est acquitté avec tant de zele, moderation et
désinteressement, qu’à son propre aveu, il a doublé les re-
venus de la Republique.
Que cela nous serve d’avis et nous fasse remarquer, ce
qu’une conduite désinteressée, jointe à une bonne econo-
mie, peut effectuer et que ceux qui auront desormais l’ad-
ministration du dit Tresor en prennent un bon exemple.
Voulons nous encore augmenter les revenus du Tresor, eta-
blissons une Douane generale, non seulement du blé et de
tout ce que notre païs produit, mais aussi d’autres marchan-
dises.
Informationen zur CAB-Ansicht
Diese Ansicht bietet Ihnen die Darstellung des Textes in normalisierter Orthographie.
Diese Textvariante wird vollautomatisch erstellt und kann aufgrund dessen auch Fehler enthalten.
Alle veränderten Wortformen sind grau hinterlegt. Als fremdsprachliches Material erkannte
Textteile sind ausgegraut dargestellt.
Roepell, Richard: Polen um die Mitte des 18. Jahrhunderts. Gotha, 1876, S. 210. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/roepell_polen_1876/224>, abgerufen am 17.02.2025.
Alle Inhalte dieser Seite unterstehen, soweit nicht anders gekennzeichnet, einer
Creative-Commons-Lizenz.
Die Rechte an den angezeigten Bilddigitalisaten, soweit nicht anders gekennzeichnet, liegen bei den besitzenden Bibliotheken.
Weitere Informationen finden Sie in den DTA-Nutzungsbedingungen.
Insbesondere im Hinblick auf die §§ 86a StGB und 130 StGB wird festgestellt, dass die auf
diesen Seiten abgebildeten Inhalte weder in irgendeiner Form propagandistischen Zwecken
dienen, oder Werbung für verbotene Organisationen oder Vereinigungen darstellen, oder
nationalsozialistische Verbrechen leugnen oder verharmlosen, noch zum Zwecke der
Herabwürdigung der Menschenwürde gezeigt werden.
Die auf diesen Seiten abgebildeten Inhalte (in Wort und Bild) dienen im Sinne des
§ 86 StGB Abs. 3 ausschließlich historischen, sozial- oder kulturwissenschaftlichen
Forschungszwecken. Ihre Veröffentlichung erfolgt in der Absicht, Wissen zur Anregung
der intellektuellen Selbstständigkeit und Verantwortungsbereitschaft des Staatsbürgers zu
vermitteln und damit der Förderung seiner Mündigkeit zu dienen.
2007–2025 Deutsches Textarchiv, Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften
(Kontakt).
Zitierempfehlung: Deutsches Textarchiv. Grundlage für ein Referenzkorpus der neuhochdeutschen Sprache. Herausgegeben von der Berlin-Brandenburgischen Akademie der Wissenschaften, Berlin 2025. URL: https://www.deutschestextarchiv.de/.