du fil. On se rappelle que ce sont de pareils circuits qui, en offrant au courant de la pile un chemin plus court, occasionnent ce que l'on a pris l'habitude de nommer des pertes, parce que la seule chose qui, jusqu'a present, avait frappe dans ce pheno- mene, c'est l'affaiblissement du courant a la station opposee. M. Wheatstone avait bien essaye de remedier a ces pertes et aux variations de leur grandeur en etablissant une pile a chaque sta- tion; mais avec ses telegraphes a cadran et ceux du meme genre cette precaution ne reussit pas, parce que, le circuit n'etant in- terrompu qu'a l'une des stations, l'armature de l'appareil recepteur reste trop facilement collee par l'effet du courant de la pile cor- respondante qui subsiste encore dans le circuit derivateur. Eh bien, chose singuliere, ces memes pertes, si redoutables pour tous les autres appareils telegraphiques, non-seulement, comme on l'a vu, ne font pas de tort a la marche reguliere de mes telegraphes a double interruption spontanee, mais meme la favorisent et l'ac- celerent, et cela dans des limites extremement etendues, parce que le courant etabli dans le circuit derivateur, pour porter le desordre dans la correspondance, n'a pas seulement a tenir collee une armature deja attiree, mais qu'il faut qu'il devienne assez puissant pour l'attirer a distance, apres qu'elle a ete rappelee par le ressort, et avant que l'armature de l'autre appareil ait egalement ete rappelee tout a fait.
Cette propriete remarquable de mes appareils de fonctionner rapidement et avec precision, meme quand il y a des circuits de- rivateurs qui mettraient fin au service de tous les autres tele- graphes, acquiert une importance plus grande encore par la rai- son que voici. J'ai decrit, vers la fin du premier chapitre, les phenomenes qui resultent de ce que le fil de cuivre, avec son enduit isolant, figure une jarre de Leyde d'une capacite gigan- tesque qui recoit sa charge de la pile, avec laquelle l'une de ses extremites est en contact. Ces phenomenes donnent lieu a cer- taines perturbations dans la marche des appareils telegraphiques en general. Dans ceux de ma construction, ils deviennent facile- ment cause que l'un des appareils reste stationnaire et que l'autre marche avec une grande rapidite. Il y a un moyen tres-simple de remedier a ces perturbations; ce moyen consiste precisement a etablir un circuit derivateur artificiel du fil qui va a l'autre sta-
du fil. On se rappelle que ce sont de pareils circuits qui, en offrant au courant de la pile un chemin plus court, occasionnent ce que l’on a pris l’habitude de nommer des pertes, parce que la seule chose qui, jusqu’à présent, avait frappé dans ce phéno- mène, c’est l’affaiblissement du courant à la station opposée. M. Wheatstone avait bien essayé de rémédier à ces pertes et aux variations de leur grandeur en établissant une pile à chaque sta- tion; mais avec ses télégraphes à cadran et ceux du même genre cette précaution ne réussit pas, parce que, le circuit n’étant in- terrompu qu’à l’une des stations, l’armature de l’appareil récepteur reste trop facilement collée par l’effet du courant de la pile cor- respondante qui subsiste encore dans le circuit dérivateur. Eh bien, chose singulière, ces mêmes pertes, si redoutables pour tous les autres appareils télégraphiques, non-seulement, comme on l’a vu, ne font pas de tort à la marche régulière de mes télégraphes à double interruption spontanée, mais même la favorisent et l’ac- célèrent, et cela dans des limites extrêmement étendues, parce que le courant établi dans le circuit dérivateur, pour porter le désordre dans la correspondance, n’a pas seulement à tenir collée une armature déjà attirée, mais qu’il faut qu’il devienne assez puissant pour l’attirer à distance, après qu’elle a été rappelée par le ressort, et avant que l’armature de l’autre appareil ait également été rappelée tout à fait.
Cette propriété remarquable de mes appareils de fonctionner rapidement et avec précision, même quand il y a des circuits dé- rivateurs qui mettraient fin au service de tous les autres télé- graphes, acquiert une importance plus grande encore par la rai- son que voici. J’ai décrit, vers la fin du premier chapitre, les phénomènes qui résultent de ce que le fil de cuivre, avec son enduit isolant, figure une jarre de Leyde d’une capacité gigan- tesque qui reçoit sa charge de la pile, avec laquelle l’une de ses extrémités est en contact. Ces phénomènes donnent lieu à cer- taines perturbations dans la marche des appareils télégraphiques en général. Dans ceux de ma construction, ils deviennent facile- ment cause que l’un des appareils reste stationnaire et que l’autre marche avec une grande rapidité. Il y a un moyen très-simple de rémédier à ces perturbations; ce moyen consiste précisément à établir un circuit dérivateur artificiel du fil qui va à l’autre sta-
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du fil. On se rappelle que ce sont de pareils circuits qui, en
offrant au courant de la pile un chemin plus court, occasionnent
ce que l’on a pris l’habitude de nommer des pertes, parce que
la seule chose qui, jusqu’à présent, avait frappé dans ce phéno-
mène, c’est l’affaiblissement du courant à la station opposée. M.
Wheatstone avait bien essayé de rémédier à ces pertes et aux
variations de leur grandeur en établissant une pile à chaque sta-
tion; mais avec ses télégraphes à cadran et ceux du même genre
cette précaution ne réussit pas, parce que, le circuit n’étant in-
terrompu qu’à l’une des stations, l’armature de l’appareil récepteur
reste trop facilement collée par l’effet du courant de la pile cor-
respondante qui subsiste encore dans le circuit dérivateur. Eh
bien, chose singulière, ces mêmes pertes, si redoutables pour tous
les autres appareils télégraphiques, non-seulement, comme on l’a
vu, ne font pas de tort à la marche régulière de mes télégraphes
à double interruption spontanée, mais même la favorisent et l’ac-
célèrent, et cela dans des limites extrêmement étendues, parce
que le courant établi dans le circuit dérivateur, pour porter le
désordre dans la correspondance, n’a pas seulement à tenir collée
une armature déjà attirée, mais qu’il faut qu’il devienne assez
puissant pour l’attirer à distance, après qu’elle a été rappelée
par le ressort, et avant que l’armature de l’autre appareil ait
également été rappelée tout à fait.
Cette propriété remarquable de mes appareils de fonctionner
rapidement et avec précision, même quand il y a des circuits dé-
rivateurs qui mettraient fin au service de tous les autres télé-
graphes, acquiert une importance plus grande encore par la rai-
son que voici. J’ai décrit, vers la fin du premier chapitre, les
phénomènes qui résultent de ce que le fil de cuivre, avec son
enduit isolant, figure une jarre de Leyde d’une capacité gigan-
tesque qui reçoit sa charge de la pile, avec laquelle l’une de ses
extrémités est en contact. Ces phénomènes donnent lieu à cer-
taines perturbations dans la marche des appareils télégraphiques
en général. Dans ceux de ma construction, ils deviennent facile-
ment cause que l’un des appareils reste stationnaire et que l’autre
marche avec une grande rapidité. Il y a un moyen très-simple de
rémédier à ces perturbations; ce moyen consiste précisément à
établir un circuit dérivateur artificiel du fil qui va à l’autre sta-
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Siemens, Werner von: Gesammelte Abhandlungen und Vorträge. Berlin, 1881, S. 85. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/siemens_abhandlungen_1881/103>, abgerufen am 16.02.2025.
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