Chamisso, Adelbert von: MERVEILLEUSE HISTOIRE DE PIERRE SCHLÉMIHL. Paris, 1838.Le bon homme parut confondu d'une telle Le bon homme parut confondu d’une telle <TEI> <text> <body> <div n="1"> <pb facs="#f0070" n="50"/> <p>Le bon homme parut confondu d’une telle<lb/> proposition de la part du comte Pierre. L’a-<lb/> mour paternel a aussi son orgueil. Ravi de la<lb/> brillante destinée offerte à sa fille, il me sauta<lb/> cordialement au cou, puis revenant de son émo-<lb/> tion, il sembla confus de s’être un instant oub-<lb/> lié. Cependant, au milieu de sa joie, il lui<lb/> vint quelque scrupule. Il parla de sûretés pour<lb/> l’avenir; du sort qu’il devait chercher à régler<lb/> en faveur de son enfant: le mot de dot enfin<lb/> lui échappa. Je le remerciai de m’y avoir fait<lb/> songer, et j’ajoutai: que désirant me fixer dans<lb/> un pays où je paraissais aimé, pour y mener<lb/> une vie retirée et libre, je le priais d’acheter,<lb/> sous le nom de sa fille, les plus belles terres<lb/> qui se trouveraient en vente dans les environs,<lb/> et d’en assigner le paiement sur ma cassette.<lb/> Je le laissais, lui dis-je, maître de tout, parce<lb/> que dans cette occasion c’était à un père à ser-<lb/> vir un amant. Cette commission, dont il se<lb/> chargea avec joie, ne fut pas pour lui sans<lb/> peines, car un inconnu mettait partout l’enchère<lb/> sur les biens sur lesquels il jetait les yeux;<lb/> aussi ne put-il en acquérir que pour environ<lb/> la somme d’un million.</p><lb/> </div> </body> </text> </TEI> [50/0070]
Le bon homme parut confondu d’une telle
proposition de la part du comte Pierre. L’a-
mour paternel a aussi son orgueil. Ravi de la
brillante destinée offerte à sa fille, il me sauta
cordialement au cou, puis revenant de son émo-
tion, il sembla confus de s’être un instant oub-
lié. Cependant, au milieu de sa joie, il lui
vint quelque scrupule. Il parla de sûretés pour
l’avenir; du sort qu’il devait chercher à régler
en faveur de son enfant: le mot de dot enfin
lui échappa. Je le remerciai de m’y avoir fait
songer, et j’ajoutai: que désirant me fixer dans
un pays où je paraissais aimé, pour y mener
une vie retirée et libre, je le priais d’acheter,
sous le nom de sa fille, les plus belles terres
qui se trouveraient en vente dans les environs,
et d’en assigner le paiement sur ma cassette.
Je le laissais, lui dis-je, maître de tout, parce
que dans cette occasion c’était à un père à ser-
vir un amant. Cette commission, dont il se
chargea avec joie, ne fut pas pour lui sans
peines, car un inconnu mettait partout l’enchère
sur les biens sur lesquels il jetait les yeux;
aussi ne put-il en acquérir que pour environ
la somme d’un million.
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