Adler, Emma: Die berühmten Frauen der französischen Revolution 1789–1795. Wien, 1906.Pour peu qu'on aie de sensibilite, il n' est point possible, de voir un pareil spectacle indifferemment. Aussi avai-je beaucoup d'enthousiasme au point que je resolu d'aller a Versailles pour etre temoin des deliberations de l'Assemblee Nationale. Non pas des le commencement c'est dont j'ai ete bien fachee apres, car j'ai perdu ce plus beau moment, mais lors l'on commenca a deliberer sur la declaration des droits de l'homme et du citoyen. En y arrivant j'allais demeurer rue de Noailles, je ne connaissais personne, aucun depute, ni qui que ce soit, ne venait chez moi et je n'allais nul part, j'etais du matin au soir a l'Assemblee Nationale. Ce ne fut que vers la fin de mon sejour, dans cet endroit que je fis la connaissance de Mr. Petion de Villeneuve et du frere de l'abbe de Sieyes. Encore ne venait-il que tres rarement chez moi. L'Assemble-Nationale me parut un grand et beau spectacle dont la majeste me frappa, j'eprouvais des grands sentiments, mon ame prit un nouvel essor, d'abord je ne comprenais pas grand' chose de toutes ces deliberations; mais insensiblement je m'instruisis un peu et je parvins enfin de connaitre la cause du peuple et celle des priviligies. Alors mon patriotisme augmenta a proportion que je fus persuadee que la justice et le bon droit etait du cote du peuple. L'affaire du 5 et 6 Octobre arriva. J'etais a l'Assemblee Nationale, le 5 au soir lorsque les femmes arriverent. Elles avaient a leurs tete un habille, de noir, il est inutile que je vous repete ce qu'il dit. Les papiers publics en ont assez parles. Je restais a l'Assemblee jusqu'au soir, je la quittais avant qu'elle ne fu separee. Mr. Petion de Villeneuve, que je rencontrais me conduisit jusqu'a chez moi, mais je voulais voir ce qui se passait, j'allais jusqu'au coin de ma rue, ou il me laissa, je m'avancais jusqu' a la barriere, je vis d'une part le regiment de Flandre, de l'autre les gardes du corps et le peuple arme avec des canons. Je ne parlais a qui que ce fut, apres quelques moments, je m'en retournais chez moi; chemin faisant, je vis Pour peu qu’on aie de sensibilité, il n’ est point possible, de voir un pareil spectacle indifferemment. Aussi avai-je beaucoup d’enthousiasme au point que je rèsolu d’aller à Versailles pour être témoin des déliberations de l’Assemblée Nationale. Non pas dès le commencement c’est dont j’ai été bien fachée après, car j’ai perdu ce plus beau moment, mais lors l’on commença a déliberer sur la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. En y arrivant j’allais demeurer rue de Noailles, je ne connaissais personne, aucun député, ni qui que ce soit, ne venait chez moi et je n’allais nul part, j’étais du matin au soir à l’Assemblée Nationale. Ce ne fut que vers la fin de mon séjour, dans cet endroit que je fis la connaissance de Mr. Pétion de Villeneuve et du frère de l’abbé de Sièyes. Encore ne venait-il que très rarement chez moi. L’Assemblé-Nationale me parut un grand et beau spectacle dont la majesté me frappa, j’éprouvais des grands sentiments, mon âme prit un nouvel essor, d’abord je ne comprenais pas grand’ chose de toutes ces déliberations; mais insensiblement je m’instruisis un peu et je parvins enfin de connaitre la cause du peuple et celle des priviligiés. Alors mon patriotisme augmenta à proportion que je fus persuadée que la justice et le bon droit était du coté du peuple. L’affaire du 5 et 6 Octobre arriva. J’étais à l’Assemblée Nationale, le 5 au soir lorsque les femmes arrivèrent. Elles avaient à leurs tête un habillé, de noir, il est inutile que je vous répète ce qu’il dit. Les papiers publics en ont assez parlés. Je restais à l’Assemblée jusqu’au soir, je la quittais avant qu’elle ne fu separée. Mr. Pétion de Villeneuve, que je rencontrais me conduisit jusqu’à chez moi, mais je voulais voir ce qui se passait, j’allais jusqu’au coin de ma rue, ou il me laissa, je m’avançais jusqu’ à la barrière, je vis d’une part le regiment de Flandre, de l’autre les gardes du corps et le peuple armé avec des canons. Je ne parlais à qui que ce fut, après quelques moments, je m’en retournais chez moi; chemin faisant, je vis <TEI> <text> <back> <div> <p><pb facs="#f0279" n="255"/> Pour peu qu’on aie de sensibilité, il n’ est point possible, de voir un pareil spectacle indifferemment. Aussi avai-je beaucoup d’enthousiasme au point que je rèsolu d’aller à Versailles pour être témoin des déliberations de l’Assemblée Nationale. Non pas dès le commencement c’est dont j’ai été bien fachée après, car j’ai perdu ce plus beau moment, mais lors l’on commença a déliberer sur la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. En y arrivant j’allais demeurer rue de Noailles, je ne connaissais personne, aucun député, ni qui que ce soit, ne venait chez moi et je n’allais nul part, j’étais du matin au soir à l’Assemblée Nationale. Ce ne fut que vers la fin de mon séjour, dans cet endroit que je fis la connaissance de Mr. Pétion de Villeneuve et du frère de l’abbé de Sièyes. Encore ne venait-il que très rarement chez moi. L’Assemblé-Nationale me parut un grand et beau spectacle dont la majesté me frappa, j’éprouvais des grands sentiments, mon âme prit un nouvel essor, d’abord je ne comprenais pas grand’ chose de toutes ces déliberations; mais insensiblement je m’instruisis un peu et je parvins enfin de connaitre la cause du peuple et celle des priviligiés. Alors mon patriotisme augmenta à proportion que je fus persuadée que la justice et le bon droit était du coté du peuple.</p> <p>L’affaire du 5 et 6 Octobre arriva. J’étais à l’Assemblée Nationale, le 5 au soir lorsque les femmes arrivèrent. Elles avaient à leurs tête un habillé, de noir, il est inutile que je vous répète ce qu’il dit. Les papiers publics en ont assez parlés. Je restais à l’Assemblée jusqu’au soir, je la quittais avant qu’elle ne fu separée. Mr. Pétion de Villeneuve, que je rencontrais me conduisit jusqu’à chez moi, mais je voulais voir ce qui se passait, j’allais jusqu’au coin de ma rue, ou il me laissa, je m’avançais jusqu’ à la barrière, je vis d’une part le regiment de Flandre, de l’autre les gardes du corps et le peuple armé avec des canons. Je ne parlais à qui que ce fut, après quelques moments, je m’en retournais chez moi; chemin faisant, je vis </p> </div> </back> </text> </TEI> [255/0279]
Pour peu qu’on aie de sensibilité, il n’ est point possible, de voir un pareil spectacle indifferemment. Aussi avai-je beaucoup d’enthousiasme au point que je rèsolu d’aller à Versailles pour être témoin des déliberations de l’Assemblée Nationale. Non pas dès le commencement c’est dont j’ai été bien fachée après, car j’ai perdu ce plus beau moment, mais lors l’on commença a déliberer sur la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. En y arrivant j’allais demeurer rue de Noailles, je ne connaissais personne, aucun député, ni qui que ce soit, ne venait chez moi et je n’allais nul part, j’étais du matin au soir à l’Assemblée Nationale. Ce ne fut que vers la fin de mon séjour, dans cet endroit que je fis la connaissance de Mr. Pétion de Villeneuve et du frère de l’abbé de Sièyes. Encore ne venait-il que très rarement chez moi. L’Assemblé-Nationale me parut un grand et beau spectacle dont la majesté me frappa, j’éprouvais des grands sentiments, mon âme prit un nouvel essor, d’abord je ne comprenais pas grand’ chose de toutes ces déliberations; mais insensiblement je m’instruisis un peu et je parvins enfin de connaitre la cause du peuple et celle des priviligiés. Alors mon patriotisme augmenta à proportion que je fus persuadée que la justice et le bon droit était du coté du peuple.
L’affaire du 5 et 6 Octobre arriva. J’étais à l’Assemblée Nationale, le 5 au soir lorsque les femmes arrivèrent. Elles avaient à leurs tête un habillé, de noir, il est inutile que je vous répète ce qu’il dit. Les papiers publics en ont assez parlés. Je restais à l’Assemblée jusqu’au soir, je la quittais avant qu’elle ne fu separée. Mr. Pétion de Villeneuve, que je rencontrais me conduisit jusqu’à chez moi, mais je voulais voir ce qui se passait, j’allais jusqu’au coin de ma rue, ou il me laissa, je m’avançais jusqu’ à la barrière, je vis d’une part le regiment de Flandre, de l’autre les gardes du corps et le peuple armé avec des canons. Je ne parlais à qui que ce fut, après quelques moments, je m’en retournais chez moi; chemin faisant, je vis
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