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Adler, Emma: Die berühmten Frauen der französischen Revolution 1789–1795. Wien, 1906.

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suis allee dans aucune societe, ni assemblee publique a Liege. Je payais cinq couronnes de France par mois pour mon logement et ma nourriture. Apres etre restee deux mois j'allais demeurer chez le fermier de mademoiselle Ilias, qu'elle meme etait dans le meme village dans la meme maison. Je payais ma pension chez son fermier a un louis par mois pour mon logement et ma nourriture. Je continuais a vivre dans la plus grande retraite. Quand j'allais a Liege, je n'allais nul part que chez le libraire Dessort, pour acheter des gazettes et les menues papiers publics. Cependant au bout d'un certain temps, je m'ennuyais de la campagne, j'eus un moment l'envie d'aller en Brabant, j'avais meme pris un passeport, mais me freres me firent changer d'avis, je continuais a rester a la Boverie. Je n'avais point assez d'argent pour sortir de ma retraite, sans faire tort a mes freres. J'avais deja mis mon collier de diamants en gage et je me trouvais obligee d'anticiper de nouveau sur mes rentes, sur lesquels mon banquier m'envoyait tous les mois quatre louis. N'ayant point eu le moyen de retirer une partie de mes effets du Mont-de-Piete de Paris, ils furent vendus, j'en retirais seulement les bonis, ce qui m'aida encore beaucoup. Je fis la connaissance d'un monsieur Vanderlinden, qui est venu me voir deux ou trois fois a la Boverie, il m'a ecrit une fois, de meme que Mr. Quirini, vous avez du trouver ces deux lettres dans mes papiers. Mais je dois enfin dire que je n'ai repondu a aucun d'eux, ce que je me reproche de quelque facon.

Il m'est arrivee un evenement assez singulier, quand j'etais a la Boverie. En me promenant dans les prairies, sur le bord de la Moeuse, je rencontrais quelques fois des patriotes brabancons, quand j'avais entendu ronfler les canons la veille, la curiosite me portait a leur demander qui avait remporte la victoire, comme je me promenais toujours au meme endroit, il me remarquerent et crurent que j'etais une espionne. Des imperiaux en consequence

suis allée dans aucune société, ni assemblée publique à Liège. Je payais cinq couronnes de France par mois pour mon logement et ma nourriture. Après être restée deux mois j’allais demeurer chez le fermier de mademoiselle Ilias, qu’elle même était dans le même village dans la même maison. Je payais ma pension chez son fermier à un louis par mois pour mon logement et ma nourriture. Je continuais à vivre dans la plus grande retraite. Quand j’allais à Liège, je n’allais nul part que chez le libraire Dessort, pour acheter des gazettes et les menues papiers publics. Cependant au bout d’un certain temps, je m’ennuyais de la campagne, j’eus un moment l’envie d’aller en Brabant, j’avais même pris un passeport, mais me frères me firent changer d’avis, je continuais à rester à la Boverie. Je n’avais point assez d’argent pour sortir de ma retraite, sans faire tort à mes frères. J’avais déjà mis mon collier de diamants en gage et je me trouvais obligée d’anticiper de nouveau sur mes rentes, sur lesquels mon banquier m’envoyait tous les mois quatre louis. N’ayant point eu le moyen de retirer une partie de mes effets du Mont-de-Piété de Paris, ils furent vendus, j’en retirais seulement les bonis, ce qui m’aida encore beaucoup. Je fis la connaissance d’un monsieur Vanderlinden, qui est venu me voir deux ou trois fois à la Boverie, il m’a écrit une fois, de même que Mr. Quirini, vous avez du trouver ces deux lettres dans mes papiers. Mais je dois enfin dire que je n’ai repondu à aucun d’eux, ce que je me reproche de quelque façon.

Il m’est arrivée un évenement assez singulier, quand j’étais à la Boverie. En me promenant dans les prairies, sur le bord de la Moeuse, je rencontrais quelques fois des patriotes brabançons, quand j’avais entendu ronfler les canons la veille, la curiosité me portait à leur demander qui avait remporté la victoire, comme je me promenais toujours au même endroit, il me remarquèrent et crurent que j’étais une espionne. Des impériaux en consequence

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[265/0289] suis allée dans aucune société, ni assemblée publique à Liège. Je payais cinq couronnes de France par mois pour mon logement et ma nourriture. Après être restée deux mois j’allais demeurer chez le fermier de mademoiselle Ilias, qu’elle même était dans le même village dans la même maison. Je payais ma pension chez son fermier à un louis par mois pour mon logement et ma nourriture. Je continuais à vivre dans la plus grande retraite. Quand j’allais à Liège, je n’allais nul part que chez le libraire Dessort, pour acheter des gazettes et les menues papiers publics. Cependant au bout d’un certain temps, je m’ennuyais de la campagne, j’eus un moment l’envie d’aller en Brabant, j’avais même pris un passeport, mais me frères me firent changer d’avis, je continuais à rester à la Boverie. Je n’avais point assez d’argent pour sortir de ma retraite, sans faire tort à mes frères. J’avais déjà mis mon collier de diamants en gage et je me trouvais obligée d’anticiper de nouveau sur mes rentes, sur lesquels mon banquier m’envoyait tous les mois quatre louis. N’ayant point eu le moyen de retirer une partie de mes effets du Mont-de-Piété de Paris, ils furent vendus, j’en retirais seulement les bonis, ce qui m’aida encore beaucoup. Je fis la connaissance d’un monsieur Vanderlinden, qui est venu me voir deux ou trois fois à la Boverie, il m’a écrit une fois, de même que Mr. Quirini, vous avez du trouver ces deux lettres dans mes papiers. Mais je dois enfin dire que je n’ai repondu à aucun d’eux, ce que je me reproche de quelque façon. Il m’est arrivée un évenement assez singulier, quand j’étais à la Boverie. En me promenant dans les prairies, sur le bord de la Moeuse, je rencontrais quelques fois des patriotes brabançons, quand j’avais entendu ronfler les canons la veille, la curiosité me portait à leur demander qui avait remporté la victoire, comme je me promenais toujours au même endroit, il me remarquèrent et crurent que j’étais une espionne. Des impériaux en consequence

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Zitationshilfe: Adler, Emma: Die berühmten Frauen der französischen Revolution 1789–1795. Wien, 1906, S. 265. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/adler_frauen_1906/289>, abgerufen am 22.11.2024.