Anmelden (DTAQ) DWDS     dlexDB     CLARIN-D

Adler, Emma: Die berühmten Frauen der französischen Revolution 1789–1795. Wien, 1906.

Bild:
<< vorherige Seite

un jour que je me promenais encore, je fus arretee et conduite a Tileur, ou je n'eus point de peine a les desabuser. Cependant quand je leur dis ma facon de penser a l'egard de Van-der-Noot, ils voulaient m'envoyer a Namur, mais mon frere aine et les bons gens ou je demeurais vinrent me chercher. Le meme jour j'etais patriote, il est vrai, mais non pas dans les principes de Van-der-Noot, car je n'ai jamais ete pour l'aristocratie, ni pour que mon pays se rend independant, mais j'aurais voulu que le peuple ait des representants et qu'on detruiseit les abus.

C'etait mes opinions funestes, et on peut avoir des opinions, je n'ai point ete les publier dans les assemblees ni dans les lieux publics. Mes cousins vinrent me voir a la Boverie, pour m'inviter a la Kermesse de Xhoris dans la comte de Logne. J'y allais avec mon frere, je le laissais revenir seul, et je restais chez mon oncle, au bout de quelques semaines, je me trouvais si bien au sein de ma famille dans un village contenant trois quarts de mes parents, que je resolu de ne plus retourner en France; j'envoyais mon frere aine me chercher mes effets et mon frere cadet, que je n'avais plus le moyen d'entretenir a Paris, puisqu'on continuait a ne point me payer ma rente de 5 mille livres, et que j'anticipais toujours sur ma rente de mille ecus, a leur retour de Paris je retournais a la Boverie pour arranger mes petites affaires, qui etaient revenu de Paris, je continuais toujours a payer la pension de mon frere aine a Liege et mon frere cadet restait avec moi. Ma tante de Liege me fit entendre par mon frere, que nous ferions mieux de rester tous ensemble, qu'en pension, qu'il nous en coauterait meilleur marche, et que nous serions plus heureux, un de mes freres etait marie et place a Paris. En consequence je ne devais plus penser qu'a mes deux autres freres et a mes deux soeurs, nous serions donc reste tous ensemble a Liege, ou nous aurions eu tous les moyens de nous instruire comme dans une grande ville, mon frere

un jour que je me promenais encore, je fus arretée et conduite à Tileur, où je n’eus point de peine à les desabuser. Cependant quand je leur dis ma façon de penser à l’égard de Van-der-Noot, ils voulaient m’envoyer à Namur, mais mon frère ainé et les bons gens où je demeurais vinrent me chercher. Le même jour j’étais patriote, il est vrai, mais non pas dans les principes de Van-der-Noot, car je n’ai jamais été pour l’aristocratie, ni pour que mon pays se rend indépendant, mais j’aurais voulu que le peuple ait des représentants et qu’on détruisît les abus.

C’était mes opinions funestes, et on peut avoir des opinions, je n’ai point été les publier dans les assemblées ni dans les lieux publics. Mes cousins vinrent me voir à la Boverie, pour m’inviter à la Kermesse de Xhoris dans la comté de Logne. J’y allais avec mon frère, je le laissais revenir seul, et je restais chez mon oncle, au bout de quelques semaines, je me trouvais si bien au sein de ma famille dans un village contenant trois quarts de mes parents, que je resolu de ne plus retourner en France; j’envoyais mon frère ainé me chercher mes effets et mon frère cadet, que je n’avais plus le moyen d’entretenir à Paris, puisqu’on continuait à ne point me payer ma rente de 5 mille livres, et que j’anticipais toujours sur ma rente de mille écus, à leur retour de Paris je retournais à la Boverie pour arranger mes petites affaires, qui étaient revenu de Paris, je continuais toujours à payer la pension de mon frère ainé à Liège et mon frère cadet restait avec moi. Ma tante de Liège me fit entendre par mon frère, que nous ferions mieux de rester tous ensemble, qu’en pension, qu’il nous en coûterait meilleur marché, et que nous serions plus heureux, un de mes frères était marié et placé à Paris. En consequence je ne devais plus penser qu’à mes deux autres frères et à mes deux soeurs, nous serions donc resté tous ensemble à Liège, ou nous aurions eu tous les moyens de nous instruire comme dans une grande ville, mon frère

<TEI>
  <text>
    <back>
      <div>
        <p><pb facs="#f0290" n="266"/>
un jour que je me promenais encore, je fus arretée et conduite à Tileur, où je n&#x2019;eus point de peine à les desabuser. Cependant quand je leur dis ma façon de penser à l&#x2019;égard de Van-der-Noot, ils voulaient m&#x2019;envoyer à Namur, mais mon frère ainé et les bons gens où je demeurais vinrent me chercher. Le même jour j&#x2019;étais patriote, il est vrai, mais non pas dans les principes de Van-der-Noot, car je n&#x2019;ai jamais été pour l&#x2019;aristocratie, ni pour que mon pays se rend indépendant, mais j&#x2019;aurais voulu que le peuple ait des représentants et qu&#x2019;on détruisît les abus.</p>
        <p>C&#x2019;était mes opinions funestes, et on peut avoir des opinions, je n&#x2019;ai point été les publier dans les assemblées ni dans les lieux publics. Mes cousins vinrent me voir à la Boverie, pour m&#x2019;inviter à la Kermesse de Xhoris dans la comté de Logne. J&#x2019;y allais avec mon frère, je le laissais revenir seul, et je restais chez mon oncle, au bout de quelques semaines, je me trouvais si bien au sein de ma famille dans un village contenant trois quarts de mes parents, que je resolu de ne plus retourner en France; j&#x2019;envoyais mon frère ainé me chercher mes effets et mon frère cadet, que je n&#x2019;avais plus le moyen d&#x2019;entretenir à Paris, puisqu&#x2019;on continuait à ne point me payer ma rente de 5 mille livres, et que j&#x2019;anticipais toujours sur ma rente de mille écus, à leur retour de Paris je retournais à la Boverie pour arranger mes petites affaires, qui étaient revenu de Paris, je continuais toujours à payer la pension de mon frère ainé à Liège et mon frère cadet restait avec moi. Ma tante de Liège me fit entendre par mon frère, que nous ferions mieux de rester tous ensemble, qu&#x2019;en pension, qu&#x2019;il nous en coûterait meilleur marché, et que nous serions plus heureux, un de mes frères était marié et placé à Paris. En consequence je ne devais plus penser qu&#x2019;à mes deux autres frères et à mes deux soeurs, nous serions donc resté tous ensemble à Liège, ou nous aurions eu tous les moyens de nous instruire comme dans une grande ville, mon frère
</p>
      </div>
    </back>
  </text>
</TEI>
[266/0290] un jour que je me promenais encore, je fus arretée et conduite à Tileur, où je n’eus point de peine à les desabuser. Cependant quand je leur dis ma façon de penser à l’égard de Van-der-Noot, ils voulaient m’envoyer à Namur, mais mon frère ainé et les bons gens où je demeurais vinrent me chercher. Le même jour j’étais patriote, il est vrai, mais non pas dans les principes de Van-der-Noot, car je n’ai jamais été pour l’aristocratie, ni pour que mon pays se rend indépendant, mais j’aurais voulu que le peuple ait des représentants et qu’on détruisît les abus. C’était mes opinions funestes, et on peut avoir des opinions, je n’ai point été les publier dans les assemblées ni dans les lieux publics. Mes cousins vinrent me voir à la Boverie, pour m’inviter à la Kermesse de Xhoris dans la comté de Logne. J’y allais avec mon frère, je le laissais revenir seul, et je restais chez mon oncle, au bout de quelques semaines, je me trouvais si bien au sein de ma famille dans un village contenant trois quarts de mes parents, que je resolu de ne plus retourner en France; j’envoyais mon frère ainé me chercher mes effets et mon frère cadet, que je n’avais plus le moyen d’entretenir à Paris, puisqu’on continuait à ne point me payer ma rente de 5 mille livres, et que j’anticipais toujours sur ma rente de mille écus, à leur retour de Paris je retournais à la Boverie pour arranger mes petites affaires, qui étaient revenu de Paris, je continuais toujours à payer la pension de mon frère ainé à Liège et mon frère cadet restait avec moi. Ma tante de Liège me fit entendre par mon frère, que nous ferions mieux de rester tous ensemble, qu’en pension, qu’il nous en coûterait meilleur marché, et que nous serions plus heureux, un de mes frères était marié et placé à Paris. En consequence je ne devais plus penser qu’à mes deux autres frères et à mes deux soeurs, nous serions donc resté tous ensemble à Liège, ou nous aurions eu tous les moyens de nous instruire comme dans une grande ville, mon frère

Suche im Werk

Hilfe

Informationen zum Werk

Download dieses Werks

XML (TEI P5) · HTML · Text
TCF (text annotation layer)
XML (TEI P5 inkl. att.linguistic)

Metadaten zum Werk

TEI-Header · CMDI · Dublin Core

Ansichten dieser Seite

Voyant Tools ?

Language Resource Switchboard?

Feedback

Sie haben einen Fehler gefunden? Dann können Sie diesen über unsere Qualitätssicherungsplattform DTAQ melden.

Kommentar zur DTA-Ausgabe

Dieses Werk wurde im Rahmen des Moduls DTA-Erweiterungen (DTAE) digitalisiert. Weitere Informationen …

Wikisource: Bereitstellung der Texttranskription und Auszeichnung in Wikisource-Syntax. (2013-02-11T11:54:31Z) Bitte beachten Sie, dass die aktuelle Transkription (und Textauszeichnung) mittlerweile nicht mehr dem Stand zum Zeitpunkt der Übernahme aus Wikisource entsprechen muss.
Wikimedia Commons: Bereitstellung der Bilddigitalisate (2013-02-11T11:54:31Z)
Frederike Neuber: Konvertierung von Wikisource-Markup nach XML/TEI gemäß DTA-Basisformat. (2013-02-11T11:54:31Z)

Weitere Informationen:

Anmerkungen zur Transkription:

  • Als Grundlage dienen die Wikisource:Editionsrichtlinien
  • Wird ein Wort durch einen Seitenumbruch getrennt, so wird es vollständig auf der vorhergehenden Seite übernommen.



Ansicht auf Standard zurückstellen

URL zu diesem Werk: https://www.deutschestextarchiv.de/adler_frauen_1906
URL zu dieser Seite: https://www.deutschestextarchiv.de/adler_frauen_1906/290
Zitationshilfe: Adler, Emma: Die berühmten Frauen der französischen Revolution 1789–1795. Wien, 1906, S. 266. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/adler_frauen_1906/290>, abgerufen am 22.11.2024.