Voila donc ce, qu' en eux sont tous les Corps sensibles, Qui produisent en nous tant d' Effects differens, Chauds, Froids, Liquides, Durs, Savoureux, Odorans, Ceux, dont le Son procede, & Ceux, qui sont visibles. Ce ne sont, que des noms donnez aux Sentimens, Qui nous viennent des Mouvemens De petits Corps imperceptibles.
Au lieu de s' elever a l' Auteur Souverain, Et de le reconoeitre a ces pures Lumieres, Se peut-il, que l' Esprit humain S' arrete a des Ombres grossieres? Ne voit-il pas la Main, qui conduit l' Univers, En tout ce, qui nous environne? Incessament instruit par tant d' Objets divers A son aveuglement faut-il, qu'il s' abandonne? On a beau regarder l' Or & l' Azur des Cieux, Cette riche Splendeur n' attache point nous yeux; On ne peut estimer, que des richesses vaines; D' inutiles Tresors aux Indes sont cherchez; On court mille perils, on souffre mille peines, Pour trouver ceux, qui sont cachez Dans les Cavernes souterraines;
O[n]
Reflexion.
Reflexion.
Voila donc ce, qu’ en eux ſont tous les Corps ſenſibles, Qui produiſent en nous tant d’ Effects differens, Chauds, Froids, Liquides, Durs, Savoureux, Odorans, Ceux, dont le Son procede, & Ceux, qui ſont viſibles. Ce ne ſont, que des noms donnez aux Sentimens, Qui nous viennent des Mouvemens De petits Corps imperceptibles.
Au lieu de s’ élever à l’ Auteur Souverain, Et de le reconoître à ces pures Lumieres, Se peut-il, que l’ Eſprit humain S’ arrête à des Ombres groſſieres? Ne voit-il pas la Main, qui conduit l’ Univers, En tout ce, qui nous environne? Inceſſament inſtruit par tant d’ Objets divers A ſon aveuglement faut-il, qu’il s’ abandonne? On a beau regarder l’ Or & l’ Azur des Cieux, Cette riche Splendeur n’ attache point nous yeux; On ne peut eſtimer, que des richeſſes vaines; D’ inutiles Tréſors aux Indes ſont cherchez; On court mille perils, on ſouffre mille peines, Pour trouver ceux, qui ſont cachez Dans les Cavernes ſouterraines;
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Reflexion.
Reflexion.
Voila donc ce, qu’ en eux ſont tous les Corps ſenſibles,
Qui produiſent en nous tant d’ Effects differens,
Chauds, Froids, Liquides, Durs, Savoureux, Odorans,
Ceux, dont le Son procede, & Ceux, qui ſont viſibles.
Ce ne ſont, que des noms donnez aux Sentimens,
Qui nous viennent des Mouvemens
De petits Corps imperceptibles.
Au lieu de s’ élever à l’ Auteur Souverain,
Et de le reconoître à ces pures Lumieres,
Se peut-il, que l’ Eſprit humain
S’ arrête à des Ombres groſſieres?
Ne voit-il pas la Main, qui conduit l’ Univers,
En tout ce, qui nous environne?
Inceſſament inſtruit par tant d’ Objets divers
A ſon aveuglement faut-il, qu’il s’ abandonne?
On a beau regarder l’ Or & l’ Azur des Cieux,
Cette riche Splendeur n’ attache point nous yeux;
On ne peut eſtimer, que des richeſſes vaines;
D’ inutiles Tréſors aux Indes ſont cherchez;
On court mille perils, on ſouffre mille peines,
Pour trouver ceux, qui ſont cachez
Dans les Cavernes ſouterraines;
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Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 406. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/436>, abgerufen am 22.11.2024.
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