Le temps formant toujours cet Etre corporel, Accru par l' aliment; Les Arteres, les Veines, Les Muscles, le Cerveau, le Coeur developez, Aux Actes de la Vie en commun occupez, Du Sang & des Esprits font les courses soudaines. Cet Embryon n' est plus un simple Vegetal, Il se meut, il respire, & c' est un Animal. De ces Etres divers les qualitez melees, En cet Etre plus noble ainsi sont rassemblees; Mais c' est toujours un Corps forme des Elemens, Qui n' a que la figure & des arrangemens, Jusqu'a ce, qu' eleve dans un degre sublime, Un Rayon tout Divin, & l' eclaire, & l' anime. L' Ame est unie a tous ses mouvemens; Pour le rendre accompli, son Ouvrier lui donne, L'Esprit, qui sent, & qui raisonne.
Il conserve en vivant tous ces secrets rapports. Son Poids materiel l' entraeine, Et vers la Terre le ramene; Souvent pour s' en deprendre il fait de vains efforts, Et l' essor de l' Esprit cede aux liens du Corps.
D' une Prevention, & honteuse, & grossiere, Nous sommes toujours emportez. De tant d' Objets divers a toute heure agitez, Nous ne comptons que la matiere, Qui nous presse de tous cotez.
Par
Deſ Senſationſ en general.
Le temps formant toujours cet Etre corporel, Accru par l’ aliment; Les Arteres, les Veines, Les Muſcles, le Cerveau, le Coeur dévelopez, Aux Actes de la Vie en commun occupez, Du Sang & des Eſprits font les courſes ſoudaines. Cet Embryon n’ eſt plus un ſimple Vegetal, Il ſe meut, il reſpire, & c’ eſt un Animal. De ces Etres divers les qualitez mêlées, En cet Etre plus noble ainſi ſont raſſemblées; Mais c’ eſt toujours un Corps formé des Elemens, Qui n’ a que la figure & des arrangemens, Juſqu’à ce, qu’ élevé dans un degré ſublime, Un Rayon tout Divin, & l’ éclaire, & l’ anime. L’ Ame eſt unie à tous ſes mouvemens; Pour le rendre accompli, ſon Ouvrier lui donne, L’Eſprit, qui ſent, & qui raiſonne.
Il conſerve en vivant tous ces ſecrets rapports. Son Poids materiel l’ entraîne, Et vers la Terre le ramene; Souvent pour s’ en deprendre il fait de vains efforts, Et l’ eſſor de l’ Eſprit cede aux liens du Corps.
D’ une Prévention, & honteuſe, & grosſiere, Nous ſommes toujours emportez. De tant d’ Objets divers à toute heure agitez, Nous ne comptons que la matiere, Qui nous preſſe de tous côtez.
Par
<TEI><text><body><divn="1"><divn="1"><divn="2"><divn="3"><pbfacs="#f0454"n="424"/><fwplace="top"type="header"><hirendition="#aq"><hirendition="#b"><hirendition="#g"><hirendition="#k">Deſ Senſationſ en general.</hi></hi></hi></hi></fw><lb/><lgtype="poem"><l><hirendition="#aq">Le temps formant toujours cet Etre corporel,</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">Accru par l’ aliment; Les Arteres, les Veines,</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">Les Muſcles, le Cerveau, le Coeur dévelopez,</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">Aux Actes de la Vie en commun occupez,</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">Du Sang & des Eſprits font les courſes ſoudaines.</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">Cet Embryon n’ eſt plus un ſimple Vegetal,</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">Il ſe meut, il reſpire, & c’ eſt un Animal.</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">De ces Etres divers les qualitez mêlées,</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">En cet Etre plus noble ainſi ſont raſſemblées;</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">Mais c’ eſt toujours un Corps formé des Elemens,</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">Qui n’ a que la figure & des arrangemens,</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">Juſqu’à ce, qu’ élevé dans un degré ſublime,</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">Un Rayon tout Divin, & l’ éclaire, & l’ anime.</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">L’ Ame eſt unie à tous ſes mouvemens;</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">Pour le rendre accompli, ſon Ouvrier lui donne,</hi></l><lb/><l><hirendition="#aq">L’Eſprit, qui ſent, & qui raiſonne.</hi></l></lg><lb/><milestonerendition="#hr"unit="section"/><lb/><lgtype="poem"><l><hirendition="#aq"><hirendition="#in">I</hi>l conſerve en vivant tous ces ſecrets rapports.</hi></l><lb/><l>Son Poids materiel l’ entraîne,</l><lb/><l>Et vers la Terre le ramene;</l><lb/><l>Souvent pour s’ en deprendre il fait de vains efforts,</l><lb/><l>Et l’ eſſor de l’ Eſprit cede aux liens du Corps.</l></lg><lb/><milestonerendition="#hr"unit="section"/><lb/><lgtype="poem"><l><hirendition="#aq"><hirendition="#in">D</hi>’ une Prévention, & honteuſe, & grosſiere,</hi></l><lb/><l>Nous ſommes toujours emportez.</l><lb/><l>De tant d’ Objets divers à toute heure agitez,</l><lb/><l>Nous ne comptons que la matiere,</l><lb/><l>Qui nous preſſe de tous côtez.</l></lg><lb/><fwplace="bottom"type="catch"><hirendition="#aq">Par</hi></fw><lb/></div></div></div></div></body></text></TEI>
[424/0454]
Deſ Senſationſ en general.
Le temps formant toujours cet Etre corporel,
Accru par l’ aliment; Les Arteres, les Veines,
Les Muſcles, le Cerveau, le Coeur dévelopez,
Aux Actes de la Vie en commun occupez,
Du Sang & des Eſprits font les courſes ſoudaines.
Cet Embryon n’ eſt plus un ſimple Vegetal,
Il ſe meut, il reſpire, & c’ eſt un Animal.
De ces Etres divers les qualitez mêlées,
En cet Etre plus noble ainſi ſont raſſemblées;
Mais c’ eſt toujours un Corps formé des Elemens,
Qui n’ a que la figure & des arrangemens,
Juſqu’à ce, qu’ élevé dans un degré ſublime,
Un Rayon tout Divin, & l’ éclaire, & l’ anime.
L’ Ame eſt unie à tous ſes mouvemens;
Pour le rendre accompli, ſon Ouvrier lui donne,
L’Eſprit, qui ſent, & qui raiſonne.
Il conſerve en vivant tous ces ſecrets rapports.
Son Poids materiel l’ entraîne,
Et vers la Terre le ramene;
Souvent pour s’ en deprendre il fait de vains efforts,
Et l’ eſſor de l’ Eſprit cede aux liens du Corps.
D’ une Prévention, & honteuſe, & grosſiere,
Nous ſommes toujours emportez.
De tant d’ Objets divers à toute heure agitez,
Nous ne comptons que la matiere,
Qui nous preſſe de tous côtez.
Par
Informationen zur CAB-Ansicht
Diese Ansicht bietet Ihnen die Darstellung des Textes in normalisierter Orthographie.
Diese Textvariante wird vollautomatisch erstellt und kann aufgrund dessen auch Fehler enthalten.
Alle veränderten Wortformen sind grau hinterlegt. Als fremdsprachliches Material erkannte
Textteile sind ausgegraut dargestellt.
Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 424. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/454>, abgerufen am 16.07.2024.
Alle Inhalte dieser Seite unterstehen, soweit nicht anders gekennzeichnet, einer
Creative-Commons-Lizenz.
Die Rechte an den angezeigten Bilddigitalisaten, soweit nicht anders gekennzeichnet, liegen bei den besitzenden Bibliotheken.
Weitere Informationen finden Sie in den DTA-Nutzungsbedingungen.
Insbesondere im Hinblick auf die §§ 86a StGB und 130 StGB wird festgestellt, dass die auf
diesen Seiten abgebildeten Inhalte weder in irgendeiner Form propagandistischen Zwecken
dienen, oder Werbung für verbotene Organisationen oder Vereinigungen darstellen, oder
nationalsozialistische Verbrechen leugnen oder verharmlosen, noch zum Zwecke der
Herabwürdigung der Menschenwürde gezeigt werden.
Die auf diesen Seiten abgebildeten Inhalte (in Wort und Bild) dienen im Sinne des
§ 86 StGB Abs. 3 ausschließlich historischen, sozial- oder kulturwissenschaftlichen
Forschungszwecken. Ihre Veröffentlichung erfolgt in der Absicht, Wissen zur Anregung
der intellektuellen Selbstständigkeit und Verantwortungsbereitschaft des Staatsbürgers zu
vermitteln und damit der Förderung seiner Mündigkeit zu dienen.
Zitierempfehlung: Deutsches Textarchiv. Grundlage für ein Referenzkorpus der neuhochdeutschen Sprache. Herausgegeben von der Berlin-Brandenburgischen Akademie der Wissenschaften, Berlin 2024. URL: https://www.deutschestextarchiv.de/.