Fontane, Theodor: Wanderungen durch die Mark Brandenburg. Bd. 2: Das Oderland. Berlin, 1863.
meritoient de l'etre de l'univers entier. Je lui repartis que la beaute Stances. Charme de Vos divins appas' Et charme de Votre ecriture L'on braveroit tous les trepas Pour Vous voir, Iris, je le jure. Car Vos yeux, dont les loix soumettent tous les coeurs Sont partout reconnus pour maitres et pour vainqueurs. La vertu et ses loix austeres Dont Vous Vous faites un devoir Vous font, quoique beaute severe, Respecter de notre pouvoir Et cette reunion, si belle mais si rare, A Vous louer toujours fait que l'on se prepare. J'ai l'honneur d'etre, Madame Votre parfait ami et serviteur Frederic. IV. Ce 5 de Sept. 1731. Madame ma tres chere Cousine! Je meriterois bien d'etre puni de la maniere la plus enorme, d'avoir Frederic.
meritoient de l’être de l’univers entier. Je lui repartis que la beauté Stances. Charmé de Vos divins appas’ Et charmé de Votre écriture L’on braveroit tous les trépas Pour Vous voir, Iris, je le jure. Car Vos yeux, dont les loix soumettent tous les coeurs Sont partout reconnus pour maitres et pour vainqueurs. La vertu et ses loix austères Dont Vous Vous faites un devoir Vous font, quoique beauté sévére, Respecter de notre pouvoir Et cette réunion, si belle mais si rare, A Vous louer toujours fait que l’on se prépare. J’ai l’honneur d’être, Madame Votre parfait ami et serviteur Fréderic. IV. Ce 5 de Sept. 1731. Madame ma très chère Cousine! Je mériterois bien d’être puni de la manière la plus énorme, d’avoir Fréderic. <TEI> <text> <body> <div n="1"> <div n="2"> <div n="3"> <div n="4"> <p> <hi rendition="#aq"><pb facs="#f0529" n="517"/> meritoient de l’être de l’univers entier. Je lui repartis que la beauté<lb/> dont j’avois le coeur rempli n’avoit besoin que de son propre mérite<lb/> pour recevoir un concert d’aplaudissements universels. Sur quoi, elle me<lb/> dit, que je devois me distinguer de la multitude et exprimer mes pen-<lb/> sées qui paroitroient avec plus de grace, si elles étoient embellies de la<lb/> rime. Je ne cherche lui disois-je aucune beauté ni agrémens de mes<lb/> vers, que venant par reverbération de l’objet qui me les cause; sur quoi<lb/> la muse me dit: „Je sais que Votre faible voix n’est pas proportionnée<lb/> à la beauté de l’objet que Vous voulez chanter. J’y suppléerai. Mais<lb/> prenez un crayon et écrivez.“ Je fis ce qu’elle me dit, et voici Madame<lb/> les vers qu’elle me dicta où je n’ai rien de propre que les pensées.</hi> </p><lb/> <lg type="poem"> <head> <hi rendition="#g"> <hi rendition="#aq">Stances.</hi> </hi> </head><lb/> <lg n="1"> <l> <hi rendition="#aq">Charmé de Vos divins appas’</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Et charmé de Votre écriture</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">L’on braveroit tous les trépas</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Pour Vous voir, Iris, je le jure.</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Car Vos yeux, dont les loix soumettent tous les coeurs</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Sont partout reconnus pour maitres et pour vainqueurs.</hi> </l> </lg><lb/> <lg n="2"> <l> <hi rendition="#aq">La vertu et ses loix austères</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Dont Vous Vous faites un devoir</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Vous font, quoique beauté sévére,</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Respecter de notre pouvoir</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">Et cette réunion, si belle mais si rare,</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">A Vous louer toujours fait que l’on se prépare.</hi> </l><lb/> <l> <hi rendition="#aq">J’ai l’honneur d’être, Madame Votre parfait ami et serviteur</hi> </l> </lg><lb/> <l> <hi rendition="#g"> <hi rendition="#aq">Fréderic.</hi> </hi> </l> </lg> </div><lb/> <div n="4"> <head> <hi rendition="#aq">IV.</hi> </head><lb/> <opener> <dateline> <hi rendition="#et"><hi rendition="#aq">Ce 5 de Sept.</hi> 1731.</hi> </dateline><lb/> <salute> <hi rendition="#aq">Madame ma très chère Cousine!</hi> </salute> </opener><lb/> <p> <hi rendition="#aq">Je mériterois bien d’être puni de la manière la plus énorme, d’avoir<lb/> blasphemé Votre présence par ma bêtise, si je n’avois d’assez bonnes ex-<lb/> cuses, et qui je crois sont valables. Mr. le Comte m’ayant dit beaucoup<lb/> de choses qui ne me faisoient nullement plaisir et que je ne pouvois<lb/> digérer si vite. J’ai donc bien raison de Vous demander pardon ma char-<lb/> mante cousine, de m’avoir conduit si sottement. Vous me permettrez<lb/> de reparer ma dernière visite par une autre, où je tâcherai, s’il m’est<lb/> possible d’effacer mon sot maintien. J’aurois lieu de Vous demander en-<lb/> core mille excuses si je n’étais pleinement convaincu de Votre support<lb/> et de Votre condescendance. Permettez-moi donc pour cette fois de finir<lb/> en Vous priant de faire mes complimens à Madame Votre mère et de<lb/> croire que je suis avec beaucoup de passion et d’estime Madame, ma<lb/> très chère Cousine, le très-humble et parfait ami, cousin et serviteur</hi> </p><lb/> <closer> <salute> <hi rendition="#g"> <hi rendition="#aq">Fréderic.</hi> </hi> </salute> </closer> </div><lb/> </div> </div> </div> </body> </text> </TEI> [517/0529]
meritoient de l’être de l’univers entier. Je lui repartis que la beauté
dont j’avois le coeur rempli n’avoit besoin que de son propre mérite
pour recevoir un concert d’aplaudissements universels. Sur quoi, elle me
dit, que je devois me distinguer de la multitude et exprimer mes pen-
sées qui paroitroient avec plus de grace, si elles étoient embellies de la
rime. Je ne cherche lui disois-je aucune beauté ni agrémens de mes
vers, que venant par reverbération de l’objet qui me les cause; sur quoi
la muse me dit: „Je sais que Votre faible voix n’est pas proportionnée
à la beauté de l’objet que Vous voulez chanter. J’y suppléerai. Mais
prenez un crayon et écrivez.“ Je fis ce qu’elle me dit, et voici Madame
les vers qu’elle me dicta où je n’ai rien de propre que les pensées.
Stances.
Charmé de Vos divins appas’
Et charmé de Votre écriture
L’on braveroit tous les trépas
Pour Vous voir, Iris, je le jure.
Car Vos yeux, dont les loix soumettent tous les coeurs
Sont partout reconnus pour maitres et pour vainqueurs.
La vertu et ses loix austères
Dont Vous Vous faites un devoir
Vous font, quoique beauté sévére,
Respecter de notre pouvoir
Et cette réunion, si belle mais si rare,
A Vous louer toujours fait que l’on se prépare.
J’ai l’honneur d’être, Madame Votre parfait ami et serviteur
Fréderic.
IV.
Ce 5 de Sept. 1731.
Madame ma très chère Cousine!
Je mériterois bien d’être puni de la manière la plus énorme, d’avoir
blasphemé Votre présence par ma bêtise, si je n’avois d’assez bonnes ex-
cuses, et qui je crois sont valables. Mr. le Comte m’ayant dit beaucoup
de choses qui ne me faisoient nullement plaisir et que je ne pouvois
digérer si vite. J’ai donc bien raison de Vous demander pardon ma char-
mante cousine, de m’avoir conduit si sottement. Vous me permettrez
de reparer ma dernière visite par une autre, où je tâcherai, s’il m’est
possible d’effacer mon sot maintien. J’aurois lieu de Vous demander en-
core mille excuses si je n’étais pleinement convaincu de Votre support
et de Votre condescendance. Permettez-moi donc pour cette fois de finir
en Vous priant de faire mes complimens à Madame Votre mère et de
croire que je suis avec beaucoup de passion et d’estime Madame, ma
très chère Cousine, le très-humble et parfait ami, cousin et serviteur
Fréderic.
Suche im WerkInformationen zum Werk
Download dieses Werks
XML (TEI P5) ·
HTML ·
Text Metadaten zum WerkTEI-Header · CMDI · Dublin Core Ansichten dieser Seite
Voyant Tools ?Language Resource Switchboard?FeedbackSie haben einen Fehler gefunden? Dann können Sie diesen über unsere Qualitätssicherungsplattform DTAQ melden. Kommentar zur DTA-AusgabeFontanes "Wanderungen" erschienen zuerst in Forts… [mehr] Dieses Werk wurde gemäß den DTA-Transkriptionsrichtlinien im Double-Keying-Verfahren von Nicht-Muttersprachlern erfasst und in XML/TEI P5 nach DTA-Basisformat kodiert.
|
Insbesondere im Hinblick auf die §§ 86a StGB und 130 StGB wird festgestellt, dass die auf diesen Seiten abgebildeten Inhalte weder in irgendeiner Form propagandistischen Zwecken dienen, oder Werbung für verbotene Organisationen oder Vereinigungen darstellen, oder nationalsozialistische Verbrechen leugnen oder verharmlosen, noch zum Zwecke der Herabwürdigung der Menschenwürde gezeigt werden. Die auf diesen Seiten abgebildeten Inhalte (in Wort und Bild) dienen im Sinne des § 86 StGB Abs. 3 ausschließlich historischen, sozial- oder kulturwissenschaftlichen Forschungszwecken. Ihre Veröffentlichung erfolgt in der Absicht, Wissen zur Anregung der intellektuellen Selbstständigkeit und Verantwortungsbereitschaft des Staatsbürgers zu vermitteln und damit der Förderung seiner Mündigkeit zu dienen.
2007–2024 Deutsches Textarchiv, Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften.
Kontakt: redaktion(at)deutschestextarchiv.de. |