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Varnhagen von Ense, Karl August: Denkwürdigkeiten und vermischte Schriften. Bd. 1. Mannheim, 1837.

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en 1804; depuis elle a ete rajeunie dans ses details et n'a
pas obtenu moins de faveur: je citerai encore Cassius et

Fantasus , piece allegorique et satirique, dont le sujet est
purement litteraire: Cassius est la caisse, et Fantasus
l'imagination; enfin une tragedie bourgeoise,
die Macht der
Verhältnisse
(la puissance des raports), qu'on represente
aujourd'hui sur plupart des theatres de l'Allemagne.

En 1817, Robert paya son tribut a l'enthousiasme de
l'epoque, par un volume de poesies sur les grands evene¬
mens qui, depuis 1813, avoient change la face de l'Europe;
mais sa lyre ne connut jamais la flatterie, il ne venait pas
bravement au secours des monarques vainquers, sa voix
genereuse s'elevait comme celle de Jean-Paul en faveur
des peuples: veritable patriote dans le bon sens de ce mot,
et sincere ami d'une sage liberte, il tirait du passe des
lecons pour l'avenir. Il publia ensuite successivement plu¬
sieurs nouvelles qui rappellent, par leur cote satirique, la
maniere de Cervantes, et les poesies, epigrammatiques
qu'il
insera dans les Rheinblüthen , en 1824 et 1825, sont presque
toujours, presentees sous la forme la plus heureuse.

Robert ecrivait dans les Annales critiques de Berlin , et
plus frequemment encore dans le
Morgenblatt , ou, depuis
1830, il avoit publie les
Nouvelles lettres d'un mort . C'etait
une suite a celles du prince Pückler, qui eurent tant de
vogue en Allemagne; Robert sut s'approprier ce cadre in¬
genieux: il datait cette correspondance, tantot de l'autre
monde, et tantot de celui-ci, soit que l'ombre du dandy
voyageur erre encore sur cette terre, soit qu'elle se pro¬
mene de planete en planete. La veille du jour de notre
separation, il me montra une de ces lettres qu'il venait de
terminer, elle etait ecrite de Saturne; j'y remarquai quel¬

en 1804; depuis elle a été rajeunie dans ses détails et n’a
pas obtenu moins de faveur: je citerai encore Cassius et

Fantasus , pièce allégorique et satirique, dont le sujet est
purement littéraire: Cassius est la caisse, et Fantasus
l’imagination; enfin une tragédie bourgeoise,
die Macht der
Verhältnisse
(la puissance des raports), qu’on représente
aujourd’hui sur plupart des théâtres de l’Allemagne.

En 1817, Robert paya son tribut à l’enthousiasme de
l’epoque, par un volume de poésies sur les grands événe¬
mens qui, depuis 1813, avoient changé la face de l’Europe;
mais sa lyre ne connut jamais la flatterie, il ne venait pas
bravement au secours des monarques vainquers, sa voix
généreuse s’élevait comme celle de Jean-Paul en faveur
des peuples: véritable patriote dans le bon sens de ce mot,
et sincère ami d’une sage liberté, il tirait du passé des
leçons pour l’avenir. Il publia ensuite successivement plu¬
sieurs nouvelles qui rappellent, par leur côté satirique, la
manière de Cervantes, et les poésies, épigrammatiques
qu’il
inséra dans les Rheinblüthen , en 1824 et 1825, sont presque
toujours, présentées sous la forme la plus heureuse.

Robert écrivait dans les Annales critiques de Berlin , et
plus fréquemment encore dans le
Morgenblatt , ou, depuis
1830, il avoit publié les
Nouvelles lettres d’un mort . C’était
une suite à celles du prince Puͤckler, qui eurent tant de
vogue en Allemagne; Robert sut s’approprier ce cadre in¬
génieux: il datait cette correspondance, tantôt de l’autre
monde, et tantôt de celui-ci, soit que l’ombre du dandy
voyageur erre encore sur cette terre, soit qu’elle se pro¬
mène de planète en planète. La veille du jour de notre
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[343/0357] en 1804; depuis elle a été rajeunie dans ses détails et n’a pas obtenu moins de faveur: je citerai encore Cassius et Fantasus , pièce allégorique et satirique, dont le sujet est purement littéraire: Cassius est la caisse, et Fantasus l’imagination; enfin une tragédie bourgeoise, die Macht der Verhältnisse (la puissance des raports), qu’on représente aujourd’hui sur plupart des théâtres de l’Allemagne. En 1817, Robert paya son tribut à l’enthousiasme de l’epoque, par un volume de poésies sur les grands événe¬ mens qui, depuis 1813, avoient changé la face de l’Europe; mais sa lyre ne connut jamais la flatterie, il ne venait pas bravement au secours des monarques vainquers, sa voix généreuse s’élevait comme celle de Jean-Paul en faveur des peuples: véritable patriote dans le bon sens de ce mot, et sincère ami d’une sage liberté, il tirait du passé des leçons pour l’avenir. Il publia ensuite successivement plu¬ sieurs nouvelles qui rappellent, par leur côté satirique, la manière de Cervantes, et les poésies, épigrammatiques qu’il inséra dans les Rheinblüthen , en 1824 et 1825, sont presque toujours, présentées sous la forme la plus heureuse. Robert écrivait dans les Annales critiques de Berlin , et plus fréquemment encore dans le Morgenblatt , ou, depuis 1830, il avoit publié les Nouvelles lettres d’un mort . C’était une suite à celles du prince Puͤckler, qui eurent tant de vogue en Allemagne; Robert sut s’approprier ce cadre in¬ génieux: il datait cette correspondance, tantôt de l’autre monde, et tantôt de celui-ci, soit que l’ombre du dandy voyageur erre encore sur cette terre, soit qu’elle se pro¬ mène de planète en planète. La veille du jour de notre séparation, il me montra une de ces lettres qu’il venait de terminer, elle était écrite de Saturne; j’y remarquai quel¬

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Zitationshilfe: Varnhagen von Ense, Karl August: Denkwürdigkeiten und vermischte Schriften. Bd. 1. Mannheim, 1837, S. 343. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/varnhagen_denkwuerdigkeiten01_1837/357>, abgerufen am 22.11.2024.