ces poemes architecturaux, est une veritable organisation, dans laquelle la plus grande partie suppose la plus petite, et la plus petite suppose la plus grande, ce n'est qu'une seule et meme vie. Telle est l'impression, qui m'est restee a la fin du livre. C'est alors que j'ai pu voir le tout; admirer l'ensemble; le plus petit ornement nous devient alors necessaire, lorsque nous poursuivons l'idee du tout; les choses les plus essentielles dans cette conception ne se presentent que comme des beautes; et tel est l'effet de tout ce qui est vrai, concu dans l'innocence et l'integrite de notre esprit. Tout ceux qui ont encore cette innocence, et qui sont seuls avec leur jugement vis - a - vis d'un livre, aimeront Notre-Dame, et son auteur. Il y a en Allemagne plus de ces heureux que vous ne soupconnez peut- etre, et il faut qu'un de nous sacrifie sa vanite et se donne l'air d'en avoir beaucoup pour vous faire connaeitre cette pos- terite qui vit a cote de vous: car les etrangers sont a peu pres comme ceux qui viendront apres nous. Les veritables grands hommes mettent saurement peu de prix a cette poste- rite tant pronee: mais ils aiment a faire du bien a tout le genre humain. J'aime donc a vous dire que vous en faites beaucoup en Allemagne, qu'ici l'on vous revere et vous ap- precie. L'Allemagne est un pays qui n'a point de centre, point de Paris, qui timbre les gloires; mais sur tous les points de cette Allemagne il se trouve des ames ouvertes aux beau- tes de tous les genres, qui epient ce qui merite l'admiration; sans toutefois posseder la grace qui rend un culte agreable aux dieux. -- --
Anmerk. Der Brief blieb unbeendigt, und unabgesendet.
ces poèmes architecturaux, est une véritable organisation, dans laquelle la plus grande partie suppose la plus petite, et la plus petite suppose la plus grande, ce n’est qu’une seule et même vie. Telle est l’impression, qui m’est restée à la fin du livre. C’est alors que j’ai pu voir le tout; admirer l’ensemble; le plus petit ornement nous devient alors nécessaire, lorsque nous poursuivons l’idée du tout; les choses les plus essentielles dans cette conception ne se présentent que comme des beautés; et tel est l’effet de tout ce qui est vrai, conçu dans l’innocence et l’intégrité de notre esprit. Tout ceux qui ont encore cette innocence, et qui sont seuls avec leur jugement vis - à - vis d’un livre, aimeront Notre-Dame, et son auteur. Il y a en Allemagne plus de ces heureux que vous ne soupçonnez peut- être, et il faut qu’un de nous sacrifie sa vanité et se donne l’air d’en avoir beaucoup pour vous faire connaître cette pos- térité qui vit à côté de vous: car les étrangers sont à peu près comme ceux qui viendront après nous. Les véritables grands hommes mettent sûrement peu de prix à cette posté- rité tant prônée: mais ils aiment à faire du bien à tout le genre humain. J’aime donc à vous dire que vous en faites beaucoup en Allemagne, qu’ici l’on vous révère et vous ap- précie. L’Allemagne est un pays qui n’a point de centre, point de Paris, qui timbre les gloires; mais sur tous les points de cette Allemagne il se trouve des âmes ouvertes aux beau- tés de tous les genres, qui épient ce qui mérite l’admiration; sans toutefois posséder la grâce qui rend un culte agréable aux dieux. — —
Anmerk. Der Brief blieb unbeendigt, und unabgeſendet.
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ces poèmes architecturaux, est une véritable organisation, dans
laquelle la plus grande partie suppose la plus petite, et la plus
petite suppose la plus grande, ce n’est qu’une seule et même
vie. Telle est l’impression, qui m’est restée à la fin du livre.
C’est alors que j’ai pu voir le tout; admirer l’ensemble; le
plus petit ornement nous devient alors nécessaire, lorsque nous
poursuivons l’idée du tout; les choses les plus essentielles dans
cette conception ne se présentent que comme des beautés; et
tel est l’effet de tout ce qui est vrai, conçu dans l’innocence
et l’intégrité de notre esprit. Tout ceux qui ont encore cette
innocence, et qui sont seuls avec leur jugement vis - à - vis
d’un livre, aimeront Notre-Dame, et son auteur. Il y a en
Allemagne plus de ces heureux que vous ne soupçonnez peut-
être, et il faut qu’un de nous sacrifie sa vanité et se donne
l’air d’en avoir beaucoup pour vous faire connaître cette pos-
térité qui vit à côté de vous: car les étrangers sont à peu
près comme ceux qui viendront après nous. Les véritables
grands hommes mettent sûrement peu de prix à cette posté-
rité tant prônée: mais ils aiment à faire du bien à tout le
genre humain. J’aime donc à vous dire que vous en faites
beaucoup en Allemagne, qu’ici l’on vous révère et vous ap-
précie. L’Allemagne est un pays qui n’a point de centre,
point de Paris, qui timbre les gloires; mais sur tous les points
de cette Allemagne il se trouve des âmes ouvertes aux beau-
tés de tous les genres, qui épient ce qui mérite l’admiration;
sans toutefois posséder la grâce qui rend un culte agréable
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Varnhagen von Ense, Rahel: Rahel. Ein Buch des Andenkens für ihre Freunde. Bd. 3. Berlin, 1834, S. 495. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/varnhagen_rahel03_1834/503>, abgerufen am 22.11.2024.
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